interview

✈ QUELLE EST LA DIFFÉRENCE MAJEURE ENTRE NEW-YORK CITY ET LOS ANGELES POUR TOI ? Ce sont deux mondes totalement différents. A New-York, tout le monde est pressé, tout le monde court comme s'il avait le feu aux fesses ou qu'il était poursuivi par un commando entier du FBI, c'est surpeuplé, ça klaxonne de tous les côtés, ça vit. Mais il suffit qu'il y ait une personne, une seule, qui hurle « Eh! C'est pas Charlie Evans, là? » et tout s'arrête. C'est un peu comme si la Terre ne tournait plus. Tu as une seconde de répit, le temps qu'il faut pour reconnaître ton visage sous les lunettes noires, et l'instant d'après c'est une vague humaine qui te saute dessus. T'étouffe. A L.A, tu trouveras toujours plus célèbre que toi, tu vois? Donc, dans la rue, t'es tranquille, parce que si on hurle ton nom, tu n'as qu'à répondre: « Oui, mais derrière moi c'est Leonardo diCaprio, allez-y il signe des autographes. » Et tu as la paix. Après, c'est sûr, faut pas s'appeler diCaprio.

✈ SI TU N'AVAIS PLUS QU'UNE HEURE A VIVRE QUE FERAIS-TU ? Franchement, je ne sais pas. Il y a plein de choses que j'aurais envie de faire avant de mourir, et je pense qu'il me faudrait une vie supplémentaire pour être en mesure de les réaliser. Je pense que je me rendrais dans un de ses fast-foods qui fleurissent partout dans Los Angeles, et je commanderais leur menu spécial poids-lourd. Je me suis toujours jurée de le faire, sauf qu'à chaque fois qu'on m'a mise au défi de manger en entier ce repas qui te garantit une crise cardiaque, je me suis défilée. Et puis, étant mannequin, je suis obligée de faire attention à ma ligne, de manger des légumes et bla bla bla, alors je pense qu'un petit écart dans mon alimentation ne me tuerait pas. Et puis de toutes façons, puisque l'heure d'après je suis morte, où est le mal?

✈ UN PETIT TRUC QUAND T'AS LE MORAL EN VRAC ? Je n'ai pas vraiment de truc, mais on va dire que j'expérimente. J'ai tenté la danse énergique et le chant à tue-tête de chanson complètement débiles qui parlent de cœurs brisés et de promesse envolées, le yoga, les jeux vidéos vraiment violents, les romans, le contrôle de la respiration, la cure de chocolat... Mais je pense que ce qui marche vraiment, c'est de penser à ma mère. Bien sûr, on peut se dire que ça me pourrirait encore plus le moral de le faire, vu que je n'ai plus vraiment l'occasion de la voir ces temps-ci, mais au contraire ça m'apaise de l'imaginer dans notre ancienne maison de LA en train de regarder un film dans lequel j'ai joué. Je me dis qu'elle doit être fière de moi et ce genre de pensées positives me font repartir à nouveau, la tête haute et le sourire aux lèvres.

✈ LA CHOSE QUI TE FAIT VIBRER ? Ma brosse à dent électrique. Ah, je vous ai bien eus, hein? Bon, d'accord, c'était pas drôle. J'avoue que j'adore le surf. Enfin, regarder les gens surfer, tu l'auras compris. Et quand ces surfeurs font partie de la gent masculine, c'est encore mieux. Je trouve tout simplement que c'est vraiment magnifique de les voir fendre les vagues avec autant d'aisance. Ils ont l'air si libres... On dirait vraiment des oiseaux. Bref, je suppose que je les envie parce qu'ils peuvent faire ce qu'ils veulent, quand ils veulent, et que moi je ne peux pas.

✈ OU AIMES-TU PASSER TES VACANCES ?Restant presque toute l'année coincée à Los Angeles pour tel ou tel tournage, ou autres shoots, tu comprendras qu'au bout d'un moment, je ne supporte plus la mer, la plage, le soleil, les paillettes et tout ce qui compose mon quotidien. Donc, j'adore aller passer mes vacances à la montagne, en hiver de préférence, dans le Vermont. C'est peut-être la seule occasion que j'aie de me retrouver avec ma famille et par la même occasion m'amuser vraiment.


✈ QUEL EST L'ENDROIT OU TU TE SENS LE PLUS EN SÉCURITÉ ? A vrai dire, je suis partout en sécurité, sachant que j'ai toujours deux hommes costaud qui sont à mes côtés vingt-quatre heures sur vingt-quatre, une matraque à la poche, et prêts à utiliser leur Taser contre quiconque s'approcherait un peu trop près de moi et pour une autre raison que des photos dédicacées. Mais l'endroit où je me sens le mieux, c'est au Disneyland de Floride. C'est le seul endroit où j'aurais le droit de me comporter comme autre chose qu'une fille qui essaye de fuir les paparazzi, et je pourrais me conduire comme une enfant que personne ne trouverait ça bizarre. C'est le seul endroit où je peux être moi-même sans avoir peur de me faire agresser par des journalistes un peu trop curieux qui veulent découvrir toute ma vie privée. Et puis, les enfants sont quand même plus sympa que les hommes d'affaire pressés qui veulent un autographe pour leur fifille chérie maintenant-tout de suite- s'il vous plait.

postscriptum.

Hola (a) Je m'appelle Anne-Charlotte, mais on me connait plus sous le pseudo de Madness =) J'ai 15 printemps au compteur et j'ai découvert ce magnifique forum par une recherche de RPG sur PRD. Etant une geek-girl, je suis connectée 7/7 j pendant les vacances et 4-5/7 pendant les cours. Mes motivations pour ESOM? Ben, comme je l'ai dit plus haut, c'est un forum vraiment magnifique, et puis j'ai eu en quelque sorte le coup de foudre pour le scénario de Charlie, alors... me voilà ♥

the last road to ..

Aussi loin que je me souvienne, je n'ai pas connu de père. Ma mère m'a élevée seule, travaillant comme une malade pour que je puisse disposer d'une éducation correcte. Je ne me souviens pas l'avoir vue à la maison plus de deux heures consécutives, mais elle a toujours fait en sorte que j'aie une chance de m'en sortir dans cette société pourrie. Mon père est un salaud. Même si je ne le connais pas personnellement, je le sais: rien qu'à voir ce qu'est devenue ma mère, je peux affirmer qu'il lui fait plus de mal que de bien. Et pourtant, je ne peux pas lui en vouloir. J'ai longtemps cru que c'était à cause de moi qu'il était parti, et pour être honnête, ma mère n'a jamais démenti. Et ses piètres essais de me faire changer de sujet lorsque je parlais de lui n'ont jamais servi à grand chose. Je n'ai pas eu une enfance tragique ou quoique ce soit. Ma vie était normale, rien que maman et moi, dans notre appartement dans le centre ville, avec nos hauts et nos bas, nos soirées dvd tous les vendredis, ces longues minutes où je l'ai vue pleurer en se demandant ce qu'elle avait fait pour mériter une situation pareille, ses sourires, ses tartes aux fraises dont je raffolais. Contrairement à une grande majorité des enfants pourris-gâtés de nos jours, mon entrée à l'école primaire n'a pas été un traumatisme majeur. Ayant pour habitude de ne pas voir ma mère de la journée, la séparation n'a pas vraiment été violente. Au grand plaisir de ma maternelle, j'étais une bonne élève, et je voyais bien que mes résultats scolaires lui donnaient une bonne raison de continuer à faire ses travaux dégradants pour un salaire de misère. Alors, tout naturellement, je ne l'ai pas déçue.

Mais il est arrivé un moment où j'ai eu l'âge de comprendre que le train de vie que menait maman n'était vraiment pas sain pour elle. Je la voyais se détériorer sous mes yeux, m'affirmant avec un sourire faible que tout allait bien et que je n'avais pas à m'en faire. Mais bien sûr, je ne suis pas restée les bras croisés à la regarder mourir. C'est ainsi que je me suis retrouvée débordée, enchaînant les jobs sans intérêts et qui payent mal, juste pour lui alléger un peu la tâche. Ce n'était pas rose tous les jours, mais au moins, j'étais récompensée par le visage soulagé de ma mère lorsque je lui donnais l'ensemble de mes payes pour régler les factures. C'est en acceptant un poste de serveuse dans un petit café que j'ai rencontré Matt. Nous sommes vite devenus inséparables, tous les deux, lui, l'adolescent californien par excellence, cherchant un boulot pour pouvoir s'offrir une voiture, et moi, la fille un peu perdue qui aidait sa mère financièrement. Si certains ont longtemps cru qu'il y avait plus que de l'amitié entre nous, étant donné notre proximité plutôt ambiguë, il a toujours été clair entre nous n'étions que les meilleurs amis du monde, pas plus, pas moins. Je lui ai tout confié, mes joies, mes craintes, mon passé et mon absence de père, sujet particulièrement douloureux à aborder. Matt m'a toujours soutenue et aidée à remonter la pente. « A être forte » comme il aimait le dire. Avec lui, je me sentais entière. Il faisait partie d'une compagnie de théâtre et avait pour ambition de devenir un grand acteur, ce qui, pour être honnête, m'a toujours étonnée. Matt était, comment dire, juste le pire acteur que cette Terre a jamais porté. Je l'aidais du mieux que je pouvais à apprendre ses textes, à bouger, à adopter la bonne intonation, à ne pas trop en faire ou au contraire, à forcer le trait.

Et la chance a fini par tourner. C'était l'un de ces soirs où Matt et moi avions terminé plus tôt et où je lui donnais un cours de théâtre personnalisé, comme j'en avais l'habitude depuis plusieurs mois. Ce que je n'avais pas prévu par contre, c'est que l'on aurait un public. Une jeune femme blonde, qui après m'avoir laissé un pourboire, m'avait laissé sa carte de visite. Jamie Spencer, agent artistique. Quatre mots. Quatre mots qui m'avaient effrayée. Quatre mots qui m'avaient fait rêver. Quatre mots qui ont sonné la fin de mon calvaire et le début de ma délivrance. Elle pensait que j'avais du talent. Elle pensait que ma place était auprès d'elle et de tous les jeunes artistes qu'elle formait. En écoutant ses explications et ses arguments, j'avais eu un aperçu de ce que ma vie deviendrait si je la suivais. Si je lui faisais confiance. Ma mère a refusé, bien sûr. J'ai dû tout tenter pour la convaincre que l'université et la bourse qu'elle était sûre que je décrocherais ne seraient pas ce que j'attendais vraiment de ma vie, et Jamie y a mis du sien. Elle a fini par céder sous la pression, mais j'ai failli renoncer. D'un côté, j'avais la vie dont j'avais toujours rêvé, la possibilité de m'exprimer enfin, et de l'autre, j'avais ma mère, extrêmement déçue par mon choix. Mais avant que je n'ai pu dire quoique ce soit, j'avais déjà une ribambelle de propositions de figurations et de petits rôles dans des films, et enfin, le rôle qui aura marqué le tournant de ma carrière.

Ca s'appelait « Le vendeur de rêves ». Honnêtement, le scénario était une vraie daube, mais le réalisateur était si enthousiaste à l'idée de me voir jouer le rôle principal que je n'ai jamais trouvé le courage de le lui dire. C'était un film dramatique, l'histoire de la fille d'un dealer qui essaye de le faire revenir sur le droit chemin. Pendant tout le tournage, je me suis retrouvée face à face avec mon passé, avec le fantôme de mon père qui m'attendait à chaque réplique. On m'a trouvé profonde. On m'a trouvée pleine d'émotion. Pourtant, je n'ai rien fait d'exceptionnel à part faire semblant de supplier un père fictif de revenir à mes côtés pendant deux longues heures. Le réalisateur est venu me voir à la fin de l'avant-première, et m'a dit, les yeux brillants: « Tu vois, le succès d'un film ne se résume pas au texte, mais à la façon dont l'acteur se l'approprie. Mon petit doigt me dit que tu vas devenir une star mademoiselle. » Après cela, tout s'est enchainé très vite. Trop vite pour moi. Je me suis retrouvée propulsée dans le cercle fermé que constitue le star-system, faisant la une des magazines, étant invitée dans la plupart des shows en vogue qui souhaitaient connaître le secret de mon succès. Si au départ, toute cette euphorie autour de moi ne m'a pas dérangé, c'est après avoir accepté un rôle important dans le nouveau Pirates des Caraïbes que ma vie a pris un tournant inattendu. Les fans, les paparazzi, le harcèlement, l'espionnage constant de mes faits et gestes ont redoublé d'intensité, et je me suis réfugiée dans les bras de Matt, seule protection que j'avais contre tous les hypocrites qui n'en voulaient qu'à mon argent. Je savais que je pouvais compter sur lui pour représenter la seule parcelle de vérité dans ce monde faux où le mensonge est roi. Je le pensais... Et c'est à cause de cette certitude que je n'ai rien vu venir.

Exclusivité Closer: Matthew McConnelly, proche de Charlie Evans, se confie et révèle en exclusivité les plus sombres secrets de la jeune star! Ce titre m'avait fait l'effet d'une claque. Matt avait tout raconté. Mon passé, mes ambitions, les difficultés financières que ma mère et moi avions, mais surtout, l'abandon de mon père. Matt m'avait trahie. Après cet événement, je suis devenue incontrôlable. Je lui en voulais pour avoir donné ma vie privée en détail à un torchon people pour de l'argent. J'en voulais à Jamie pour m'avoir arrachée à Matt, au vrai Matt, celui qui me faisait rire lorsque je n'avais pas le moral, celui qui me parlait avec enthousiasme de tas de sujets qui lui tenaient à coeur, celui dont le sourire me faisait juste fondre. J'en voulais à la Terre entière de continuer à me montrer du doigt alors que j'avais subi la pire humiliation qui puisse exister. La trahison d'un ami. Désormais, les titres qui me concernaient tiraient plus du « Qui est son père? » que de mes performances artistiques. Je ne faisais la une que pour mes déboires et frasques, et il était désormais courant qu'une photo de moi bourrée, à moitié nue sortant d'une boîte de Los Angeles sorte et fasse le tour du web en moins d'une journée. J'étais devenue la nouvelle Lindsay Lohan et franchement je n'en avais rien à foutre. Au moins, les magazines ne parlaient plus de mon père.

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« Merci pour ton histoire émouvante, Charlie. Une dernière question: comment décrirais-tu ta relation avec ton agent? D'après certaines rumeurs, elle serait tendue et votre contrat est menacé? » « Vous savez, Ellen, si on commence à croire toutes les rumeurs on est vraiment mal barrés, hein. Jamie est quelqu'un de formidable et fait vraiment du bon travail. Si mon contrat était menacé, je serais à la recherche d'un nouvel emploi vous ne croyez pas? » A vrai dire, je ne pouvais vraiment pas répondre honnêtement à cette question vu que je n'avais pas vu Jamie très souvent ces derniers temps. Je ne savais pas pourquoi elle s'était éloignée, elle qui avait pour habitude d'être trop collante...
« Effectivement. Avant la fin de l'émission, j'ai une petite surprise pour toi. Veuillez accueillir chaleureusement Mr Kendall Evans, le père prodige de Charlie Evans. »
Je n'avais retenu que deux mots. Kendall. Père. Et avant d'avoir vu un quelconque visage, je m'étais levée et avais quitté le plateau, ignorant les huées et les protestations du public.