interview

✈ QUELLE EST LA DIFFÉRENCE MAJEURE ENTRE NEW-YORK CITY ET LOS ANGELES POUR TOI ? Le jour et la nuit, le noir et le blanc. Premièrement, je vous citerai bêtement le décalage horaire. Puis, plus sérieusement, le mode de vie.
New York ? C'est cette petite île où se concentre des millions de personnes chaque jour. C'est l'image de l'Amérique aux yeux du monde. La vitrine de la mode, les excès de la finance, la morale de l'Amérique, la décadence de la vie nocturne, la flambée vertigineuse des prix de l'immobilier, la cible des attaques terroristes, un lieu culturel. New York c'est tout et rien à la fois. On y vient pour travailler ou bien pour autre chose et on finit par se fondre dans la masse.
Los Angeles ? C'est la représentation de la superficialité à l'état brut, l'endroit où les couchers de soleil sont les plus beaux, le berceau de l'industrie cinématographique, le fleuron des technologies vertes. Los Angeles est une ville immense, où le mode de vie paraît plus raisonnable que chez sa concurrente de l'Est.

✈ SI TU N'AVAIS PLUS QU'UNE HEURE A VIVRE QUE FERAIS-TU ? Je terminerai probablement ce que je suis en train de faire. A quoi bon se presser pour vivre ses dernières soixante minutes ? La vie que je mène me satisfait et me permet de réaliser chacune de mes envies, chacun de mes caprices.

✈ UN PETIT TRUC QUAND T'AS LE MORAL EN VRAC ? Un verre de whisky, il n'y a rien de tel. Quand j'ai investi mon bureau pour la première fois dans cette grande tour de verre en plein coeur de Los Angeles, c'est la première chose que j'ai faite. Ranger une bouteille de whisky dans un des tiroirs de mon bureau. Comme c'est ici même que je passe les trois quart de mon temps, j'ai seulement à retirer le bouchon et à ingurgiter ce délicieux liquide pour oublier mes dernières emmerdes. Il est plus simple de montrer sa faiblesse à une bouteille qu'à une personne que l'on aime.

✈ LA CHOSE QUI TE FAIT VIBRER ? Moi-même. Dans mon rôle d'avocat, je me trouve parfait. Je me complais dans mon rôle lorsque je dois rédiger une plaidoirie et que je me retrouve face à un jury acquis à ma cause car, oui, je réussi très souvent à faire pencher en ma faveur la balance de la justice. Par contre, en tant que fiancé, je ne dirai pas que je me fais vibrer. C'est plutôt ma petite amie qui joue ce rôle-là. Je sais que j'ai totalement merdé la nuit où je suis allé voir ailleurs mais j'espère seulement que cela restera un secret.

✈ OU AIMES-TU PASSER TES VACANCES ? A la Nouvelle-Orléans sans hésitation. Non pas parce que c'est la terre de mon enfance mais simplement parce que c'est le seul endroit aux Etats-Unis où on peut trouver quelque chose d'authentique. Les gens sont différents, plus cultivés certainement. J'avoue que j'aime retourner là où j'ai grandi. C'est la seule ville où je me sens chez moi véritablement.

✈ QUEL EST L'ENDROIT OU TU TE SENS LE PLUS EN SÉCURITÉ ? Dans mon lit sous ma couette. Enfant, lorsque j'étais effrayé par je ne savais quoi, je me réfugiais toujours sous ma couette. Je devais bêtement penser que, si un monstre devait surgir de l'obscurité, il ne me trouverait pas. Encore aujourd'hui, c'est là que j'aime me réfugier. Evidemment, je ne crois plus à ces histoires de montres mais ma couette a toujours eu un effet salvateur sur moi.

the last road to ..

L'histoire de Nate n'a rien d'extraordinaire ni d'atypique. Certains vous diront que son avis a tout du fils pourri gâté qu'il a été et personne n'infirmera le contraire puisque Nate les a toujours laissé pensé ce qui les arrangeait.

Des tas de cartons marqués au feutre noir occupaient tout l'espace de cet appartement exigu. Caem le louait depuis près de cinq ans maintenant, celui-ci se situant tout près de la faculté de droit dans laquelle il entreprenait des études pour être avocat. La semaine précédente avait eu lieu la graduation, cette journée mémorable où il s'était vu remettre son diplôme. Kate était là aussi, présente dans les rangs des invités, son ventre déjà bien arrondie. Tous deux s'étaient rencontrés à la faculté, ils avaient les mêmes ambitions et nourrissaient les mêmes rêves. A cette époque, le contexte économique était tel qu'ils n'eurent aucun mal à trouver un travail. En réalité, c'était les cabinets d'avocats qui venaient à eux et non pas l'inverse. L'un d'eux leur proposait un salaire graduel, des avantages inégalables et, en prime, une maison dans un de ces nouveaux quartiers à la mode. Leur naïveté les conduisit à répondre par l'affirmative sans plus de réflexion.

Après l'emménagement, ils se retrouvèrent occupés entre un travail sans cesse plus exigeant et avec un nourrisson capricieux. Ni l'un ni l'autre ne pouvait réellement se permettre de mettre, ne serait-ce qu'une journée, le travail de côté. Comme bien des parents dans ces cas-là, leurs concessions se furent autour de leur progéniture. Une nounou à domicile - puisque l'amener à une garderie prenait trop de temps - et le tour était joué. Les années suivantes, Nate eu beau leur exprimer par tous les moyens possibles et imaginables qu'il voulait un petit frère ou une petite soeur, ses efforts furent vains. Puis, d'année en année, il ne fut que le triste spectateur d'un couple désormais fantôme, envahi jusque dans leur maison par un travail trop prenant. Au point qu'il n'y eut plus la place pour une vie familiale. Telles furent les raisons qui le poussèrent à devenir quelqu'un de méprisant, un juste retour des choses pour celui qui, en secret, enviait la vie des autres.

Pour ses dix huit ans, ses parents lui offrirent un grand appartement en plein coeur de Manhattan, près de l'université qui l'accueillerait à bras ouverts pour ses études de droit. Nate avait juste eu à sauter dans un taxi pour se rendre à l'université. Une vie tellement aisée qu'elle en était trop simple. C'était une partie de sa vie que l'argent rendait facile. Car tout ne l'était pas, facile. A commencer par cette vie amoureuse qui portait ce titre par simple formalité. Ces aventures ne rimaient aucunement avec amour, plutôt avec divertissement. Pourquoi aurait-il interprété cela sous un angle différent ? Il était celui qui, même pénible mais toujours drôle, arrivait à conquérir celles qu'il voulait, ne se souciant jamais du lendemain. Même en ayant passé toute son enfance dans ce quartier bon chic bon genre de la Nouvelle-Orléans, Nate n'avait pas imprimé les codes et autres normes.

Désormais, son travail semblait le conduire sur la voix de la raison, celle qui le pousserait peut être, à maintenant vingt sept ans, d'aspirer à une vie différente. D'ailleurs, il semblait l'avoir trouvé cette vie, au fond, tant désirée aux côtés de prénomàdéterminer. Une erreur de jugement, une nuit dans un autre lit et voilà que sa tromperie allait tout remettre en question.

postscriptum.

Quand je suis tombée sur le contexte, j'ai de suite accrochée. Bien écrit, soigné c'était le rpg qu'il me fallait ! Selon mon temps libre, mes études, etc j'essaie de me connecter régulièrement surtout si j'ai des sujets en cours. Je n'aime pas faire attendre.