interview

✈ QUELLE EST LA DIFFÉRENCE MAJEURE ENTRE NEW-YORK CITY ET LOS ANGELES POUR TOI ? Non mais c'est évident pour moi ! New-York est la première ville d'Amérique, Los Angeles la seconde. En plus, King Kong s'est hissé sur le toit de l'Empire State Building pas sur le panneau Hollywood. New-York a également prêté son décor à plusieurs jeux vidéos d'enfer alors qu'on retrouve les rues de la ville des anges seulement dans 'Grand Theft Auto' et 'True Crime'. New-York est une ville assez sérieuse alors que Los Angeles est un gros foutage de gueule. C'est quoi ces conneries d'appeler les habitants de cette ville Angelenos alors qu'on y retrouve que des types prêts à exploser tellement leurs muscles sont gonflés et des blondes SS ultra-bronzées. Je pense que si Dieu n'a toujours pas rasé cette ville de clichés sur pattes, c'est soit parce-qu'il n'existe pas... Soit parce-qu'il adore les studios de cinéma hollywoodiens. New-York est une ville mondiale, il fait chaud l'été, il neige l'hiver, on rencontre des Français avec un accent tellement bandant, des Espagnols ou mexicains caliente, et des Japonais carrément décalés, on y lit le New-York Times en passant par Central Parc. New-York c'est que du rêve. East Coast Baby !

✈ SI TU N'AVAIS PLUS QU'UNE HEURE A VIVRE QUE FERAIS-TU ? Seulement une heure à vivre ? Ce que j'en ferais ? C'est quoi cette question complètement bidon ? Pourquoi vous voulez qu'il me reste seulement une heure à vivre ? Pourquoi moi ? Je vous ai rien fait ! ... Comment ça c'est pas la peine de pleurer, c'était juste une question posée comme ça au pif ! Fallait le dire plus tôt... Enfoiré de merde... En une heure, je suppose que j'irais dans les réserves de bouffe de mes parents, je me ferais un sandwich saumon fumé, caviar, foie gras, feuille d'or comestible, beurre de cacahuète. Je me ferais un cocktail champagne, vin rouge, coca cola. Soixante milles dollars de bouffe. Puis je mettrais 'Single Ladies' de Beyonce à fond et je déglinguerais des zombies à poil devant mon écran plasma en exécutant la même chorégraphie que dans le clip... Bon je suis pas aussi bonne et je danse pas aussi bien qu'elle, mais voilà quoi ... Puis je foutrais le feu aux fourrures de ma mère, je casserais les six voitures de sports et les deux 4x4 de mon père à coup de club de golf. Le dernier quart d'heure, je le passerais à vider le reste de la bouteille de vin puis je me foutrais dans mes draps en soie parmi mes nombreuses peluches pour me faire plaisir et terminer cette vie en beauté. Oui, parce-que pour moi c'est ça mettre la cerise sur le gâteau.

✈ UN PETIT TRUC QUAND T'AS LE MORAL EN VRAC ? On dit que les filles sont dépensières. Et bien je n'échappe pas à cette affirmation, surtout quand je n'ai pas trop le moral. GoldCard de papa en poche, si certaines en profitent pour dévaliser la boutique Chanel, Dior ou Yves Saint Laurent, moi je préfère passer des heures dans les boutiques de jeux vidéos pour acheter les dernières consoles ou les derniers jeux. D'abord parce que ça me fait plaisir et ensuite parce que c'est mon métier. Si les filles ont une centaine de paires chaussures et bien moi, je collectionne les manettes collector et les petits accessoires inutiles qui ne me servent jamais à rien. Toujours avec cette même carte de crédit, j'en profite pour faire un tour dans les boulangeries françaises puisque la bouffe ultra-sucré à un pouvoir apaisant sur moi. Je pourrais sucer pour un bichoco... Non, je déconne hein. Je suis pas ce genre de fille... Personne n'aime les filles comme moi de toute manière. Pff, c'est pas juste ! *Va demander la carte de crédit de son papa.*

✈ LA CHOSE QUI TE FAIT VIBRER ? Mon vibro-masseur ? Personnellement, je trouve ça dégueulasse de se servir de son téléphone portable pour se faire plaisir. Sinon, certaines de mes manettes vibres pendant certaines actions ! Pour rester sérieuse, je pense qu'il n'y a rien de mieux que de terminer un bon jeu, de poser sa manette, d'éteindre sa console. De jeter à coup d'oeil à la fenêtre, de voir un ciel noir parfois parsemé d'étoiles, de regarder ma 'Icon Watch' pour m'apercevoir que j'aurais passé presque 24heures non-stop sur le dernier jeu vidéo à la mode que j'aurais acheté et que je pourrais enfin recommencer la partie et en parler à mes collègues le lendemain. Retirer mes vêtements, mes bijoux, me démaquiller, attacher ma tignasse, rester un moment devant cette ville immense, illuminée, la dominer du haut de ce trente-cinquième étages d'un building de Manhattan. Fermer les volets électriques de cette immense baie vitrée, m'y retrouver grâce aux éléments colorés de ma chambre, laisser glisser les draps sur ma peau, attrapé un chocolat sur ma table de chevet, le poser sur ma langue, le laisser fondre. Passer mes mains sous mon coussin froid, sentir mes paupières lourdes. Ça, ca me fait du bien... Ça me fait carrément vibrer !

✈ OU AIMES-TU PASSER TES VACANCES ? Le Japon. J'adore ce pays ! Pour moi, en plus d'être le pays du soleil levant, il est celui de la nouvelle technologie. Même si ces nouveaux gadgets ne servent à rien, je m'éclate toujours à en commander des tas. Je dois avoir, rangés dans mes placards et éparpillés dans ma chambre, une dizaine de mp3 de formes différentes, une vingtaine de téléphones portables dont sept sont qui résistent à l'eau sont plongés dans l'aquarium de mes poissons exotiques, trente-six horloges différentes sont accrochées à mes murs et posés sur mes différents meubles, quarante-sept clefs USB enfermés dans une boîte ou qui me servent de colliers en forme de chien, de sushi, de donuts, de diamants, de Mario, de Luigi, de Zelda, de Rondoudou, de Dark Vador, d'Homer Simpson... et une cinquantaine d'objets électroniques divers. Je rêverais d'y aller, de porter un masque sur mon nez pour supporter l'air pollué, d'être entourée de millions de personnes, de voir des filles habillées comme des poupées, le visages entièrement couvert de maquillage, de voir des garçons avec des coiffures de personnages de manga. Manger des sushis comme je bois du coca. Dommage que le pays se porte mal en ce moment. We pray for Japan with Lady GaGa !

✈ QUEL EST L'ENDROIT OU TU TE SENS LE PLUS EN SÉCURITÉ ? En tant qu'américaine de couleur blanche, je pourrais vous dire que je me sens partout en sécurité dans mon pays puisque des flics tabassent injustement des noirs et des mexicains et qu'Obama a fait exécuter Ben Laden. Mais non, si j'ai pas plusieurs grammes dans le sang, je flippe de sortir la nuit (complètement con comme ressentiment, je vous l'accorde, puisque c'est en étant complètement déchirée qu'il risque de m'arriver le plus d'emmerdes dans les rues). Moi, je me sens vraiment en sécurité quand je suis dans la peau de mon Elfe de la nuit et que j'effectue un raid avec toute ma guilde. Ou sinon, enfermée dans ma chambre, sous ma couverture, un milk-shake poire chocolat dans une main, une boîte de macaron dans l'autre, un seigneur des anneaux en route sur mon écran plasma et avec une vue magnifique sur une partie de la ville du haut de mon trente-cinquième étage d'un building. Pour moi se sentir en sécurité c'est d'abord être à l'aise dans son environnement plutôt que de se sentir puissant et dangereux.

the last road to ..

Maxynne Evie Warren, fille d'un ancien trader reconverti en président de club privé pour amateur de cigare et de bon vin et d'une rédactrice en chef d'un magazine de mode et autres œuvres artistiques, est née cinq ans après un petit garçon, Benjamin, dans un hôpital réputé de Manhattan un jour de pluie. Le premier avril si vous voulez tout savoir. Non, ceci n'est pas une blague, mais la vie de cette petite Maxynne rattrapera le coup, ne vous inquiétez pas !

Maxynne pour son père, Evie pour sa mère et Max pour son grand frère, a grandi comme une petite bourgeoise se doit de grandir. Scolarisée dans les écoles privées des quartiers chics de la ville, elle se rendait tous les jours à l'école dans sa petite robe Dior et son cartable en cuir et boucle en or à la main. Elle faisait du poney, de la danse classique, jouait de la harpe et du violon, lisait cinq pages de l'encyclopédie chaque soir avant d'aller se coucher et se rendait au SPA chaque week-end avec sa mère pour se détendre. Elle avait droit à tous les livres qu'elle voulait, mais ne regardait jamais la télé. A dix ans, elle avait déjà sa place à Columbia. Evie ne fréquentait que des personnes de son milieu, elle ignorait ce qu'était le Bronx mais connaissait toutes les plus grandes villes d'Amérique, d'Europe et d'Asie, l'Afrique n'ayant pas beaucoup d'importance. Elle savait faire des divisions quand d'autres apprenaient à lire et connaissait les plus grands classique de l'opéra. Bref, Maxynne faisait la fierté de ses parents et à côté de son grand frère coincé dans un costume qui le rendait plus adorable qu'il ne l'était réellement, la famille Warren avait tout simplement l'air parfaite. Oui, personne ne se doutait que le père aimait un peu trop le vin, que la mère était une 'fashionholic' un peu trop dépensière, que le fils était un sadique et que la fille était le pantin de la famille, un accessoire de mode qu'on exhibe fièrement, un jouet docile.

La vie de Maxynne a réellement débuté le jour où son frère, déjà âgé de quinze ans est entré en trombe dans sa chambre en sortant de son sac un objet assez petit, un peu volumineux, coloré, électronique. Assis sur le lit de sa sœur, Benjamin alluma sa console de jeu sous le regard admiratif de la jeune fille. Quand l'écran s'anima et que Max se mit à glousser, elle se prit un coup de coude dans les côtes qui valait sûrement tous les 'ta gueule' du monde, mais pas le temps d'avoir mal. Sa petite tête brune se posa sur l'épaule du garçon qui, le regard rivé sur son petit personnage en pixel, la repoussa doucement. « Tu sais que je déteste sentir ta respiration dans mon cou Max, alors regardes sans me faire chier. Tu seras mignonne. » Les sourcils froncés et les bras croisés, elle rétorqua avec sa petite voix de gamine vexée et énervée, « Papa t'a déjà dit de pas dire de gros-mots parce-que c'est pas bien ! ». Le rire de son frère s'éleva doucement, il éteignit sa console, la jeta dans un coin du lit et attrapa sa petite sœur pour la jeter sur son épaule. « On s'en branle de papa, vermine ! » Maxynne, immobilisée, essayait de gigoter sur l'épaule de Benjamin mais elle s'immobilisa pour demander : « Ça veut dire quoi 'on s'en branle' ? ». Il soupira, sûrement exaspéré de sortir autant de grossièreté devant une gamine qui s'empresserait de répéter les nouveaux mots qu'elle venait d'apprendre à ses parents, à moins qu'il ne soit agacé par autant de curiosité. Sans répondre à la question, il dégagea Maxynne de son épaule en la laissant tomber mollement sur son lit, parmi ces dizaines de peluches et de poupée. « Dis Benjamin, je peux jouer avec ta game boy ? ». Sans dire un mot, il quitta les lieux et Maxynne prit ce silence comme un accord de sa part. D'habitude, si elle osait toucher à un objet qui lui appartenait, il n'hésitait pas à lui sauter dessus en lui tirant les cheveux et en pinçant sa peau blanche qui ne tardait jamais à virer au rouge. Tout ça pour lui montrer qu'il y avait un territoire à ne pas franchir, sa chambre, et des trésors dont elle ne devait pas s'emparer, ses affaires... Et aussi qu'il était largement plus puissant qu'elle. Il n'y avait qu'à les comparer physiquement pour affirmer ce dernier point. L'un était grand, très grand et assez musclé, l'autre était petite et aussi fine qu'une baguette. Une taille parfaite pour s'accrocher comme une mauvaise puce à la jambe de son amour de frère car même si il se montrait parfois un peu trop violent pour ce petit bout de femme, Max, comme il aimait l'appeler pour énerver les parents, le considérait comme un exemple à suivre malgré qu'il soit considéré comme étant le vilain petit canard de la famille : le bourgeois qui fréquentait les quartier mal famés de la ville, qui aimait les nouvelles expériences fortement déconseillées par l'autorité (qu'il n'hésitait pas à défier d'ailleurs), le garçon de bonne famille qui préférait les filles excentriques plutôt que les demoiselles parfaites de son milieu qu'on l'obligeait à fréquenter. A côté de lui, Maxynne était le tout petit canard qui n'arrivait à se décider, qui faisait un pas vers l'élite, puis qui leur tournait le dos pour allait voir du côté du peuple. Et le but pour ces parents était de la forcer à passer du temps avec eux, dans leurs clubs privés ou dans ces boutiques où l'article coutait l'équivalent du salaire d'un américain moyen, de fréquenter d'autres familles parfaites qui ne l'était pas vraiment, d'écouter les conversations sur la politique, de ce Bush qu'ils trouvaient déjà prometteur. Il fallait un héritier en qui avoir confiance, un héritier qui n'irait pas se jeter dans les bras du peuple en cramant ces billets devant une caméra tout en dénonçant les nombreuses injustices de ce monde. Il fallait que la fortune des Warren prospère longtemps pour que ce nom soit admiré et envié ! Mais Benjamin avait décidé de laisser la Game Boy à sa petite sœur. Considéré comme un sombre con pour ces parents, parfait manipulateur pour lui même, âme généreuse pour cette gamine (oui, les avis étaient partagés), il venait de participer à la prochaine conversion de Maxynne. Game Over pour papa et maman ? Hmm … Pas totalement.

A partir de ce jour, Maxynne a bien évidemment commencé à collectionner les jeux vidéos et les consoles. A l'école, elle impressionnait ses camarades avec ses objets électroniques que tous ne pouvaient pas avoir puisque les études passaient bien avant le divertissement à moins que le divertissement en question soit pédagogique comme le Monopoly ou l'apprentissage du poker par exemple ! Sauf que ces camarades ont terminé par se lasser, plus personnes ne s'intéressaient à ces jeux, on cherchait plutôt à savoir ce qu'il y avait dans la culotte de Charlotte ou si la population européenne était plus importante que la population américaine. Entre l'école, les activités extra-scolaires et les soirées mondaines, Maxynne passait tout son temps le regard rivé sur cette écran sur ces petits personnages ou ces formes qui s'animaient et cela commençait drôlement à agacer sa modeuse de mère.  « Mademoiselle Warren, faites-moi le plaisir d'abandonner quelques instants cette console de jeu ! » avait-elle lâché un jour, les mains posées sur ses hanches, le regard sévère. « Passer tes journées sur cette écran abime tes jolis yeux bleus, Evie ! Mais quelle erreur de la part de ton frère de t'avoir offert cette … chose. » Long soupire lâché sans aucune retenue. Maxynne laissa sa mère poser ses deux doigts sur les extrémités de ces grand yeux ronds comme deux billes pour écarter ses petites paupières et les inonder de larmes artificielles. « Je pensais qu'on aurait pu faire les boutiques ensemble. J'ai repéré des chaussures qui t'iraient à merveille ! » Dit-elle en essuyant le liquide incolore qui avait coulé sur les joues de sa fille qui entrouvrit la bouche pour laisser quelques paroles en sortir. « Mais maman, tu m'as déjà acheté des vêtements la dernière fois. Et puis je dois faire... ». Interrompue par sa mère qui arracha la Game Boy de ses mains, Maxynne préféra regarder la console de jeu s'éloigner d'elle plutôt que d'écouter sa génitrice parler. « Qu'ai-je fait au bon Dieu pour avoir une fille comme toi ? Tant que tu auras de la place dans ton dressing, tu auras besoin de vêtements ! Et tu devrais t'estimer heureuse de pouvoir faire les boutiques quand d'autre meurt de faim. ». Choquée par l'argument de sa mère, Maxynne décida de répondre mais sa mère lui adressa un regard tellement menaçant qu'elle préféra abandonner cette idée. Seulement un « Pardon Maman. » s'échappa d'entre ses lèvres que sa mère tartinait déjà d'un baume sucré. La mère piégea la main de sa fille entre ses griffes parfaitement bien manucurés pour la traîner jusqu'à la porte de l'immense appartement dans lequel vivait la famille. Jouer à la poupée était le passe-temps favoris de cette femme au visage naturellement sévère et à l'allure supérieure puisqu'elle aimait se hisser sur les talons aiguilles les plus hauts qu'il puisse exister. Elle aimait montrer sa petite poupée, fièrement, aux autres mères qui crevaient de jalousie dès qu'elles voyaient cette petite fille parfaitement bien habillée, bien coiffé, aux joues roses et à la bouche en cœur. Maxynne restait toujours droite à côté des longues jambes de sa mère, coincée dans ses jolies robes qui l'empêchaient de bouger comme elle aimerait tellement le faire. Elle voyait ces quelques heures de shopping comme un long et mauvais moment à passer, mais ça faisait plaisir à sa mère alors Maxynne était contente elle aussi. Elle jouait le jeu sans jamais se plaindre et s'amusait à défiler devant le regard ravi de sa jolie maman. Ravissement qu'elle exprimait en sortant fièrement ces différentes cartes de crédit dans les différentes boutiques de griffes luxueuses. Mais le moment que Maxynne préférait était quand sa mère s'arrêtait dans son bar-café favori pour commander un expresso sans sucre, un double milk-shake poire chocolat et un cookie aux pépites de chocolat colorées. Ce moment était le plus apprécié de la journée seulement quand mademoiselle Warren s'arrangeait pour ne pas se salir.

Le temps passe et Maxynne grandit. L'Amérique va mal, elle a connu les attentats du 11 septembre et se lance désormais dans une guerre contre le terrorisme. On est aussi en temps de crise chez les Warren. Benjamin, s'il a commencé des études de droit, sort avec une fille du Bronx qui a des tatouages un peu trop visibles sur l'ensemble du corps. Le papa, lui, a laissé tomber Wall Street pour se consacrer à ses trois passions : le vin, les cigares et le golf. Et la mère passe son temps au QG de son magazine pour terminer un important projet, elle y passe même la majeure partie de ses nuits. Maxynne dans tout ça, a provoqué l'exaspération de ces parents et la fierté de son grand frère en décidant d'arrêter la danse classique, le violon et le piano pour entrer dans le club d'informatique de son Lycée. Au lieu de traîner avec la belle jeunesse dorée, Max préfère traîner avec les 'intello', les 'triso', les 'craignos' et autres noms péjoratifs qui se terminent en 'o'. Et malgré le fait que son dressing soit plein à craqué de fringues de marques, qu'elle n'ai pas d'appareil dentaire et aucun bouton d'acné sur le visage, Maxynne faisait tout de même partie de cette classe de la société à ne pas fréquenter. Elle était une GEEK. Honte à elle. Honte à son nom, à sa famille. Ces seuls amis ? Un obèse aux longs cheveux bouclés et une fille un peu trop plate, physiquement parlant, et au visage ravagé par l'acné. Si mademoiselle Warren n'avait pas touché le gros lot, elle s'amusait bien avec eux et tous les trois partageaient la même passion. Que demander de plus ? Oh, la liste était plutôt longue sachant que le seul garçon qu'elle avait l'habitude de côtoyer, c'est-à-dire le gobeur de-tout-ce-qui-passait-devant-ces-yeux, tentait de lui enfoncer sa langue dans la bouche environs cinquante-six fois par semaine, que 'la planche' comme on l'appelait, ne faisait que lui poser des questions sur l'amour alors que Max n'avait jamais fréquenté de garçon, et que les trois quarts du lycée s'était fait passer le mot pour lui rendre la vie difficile à vivre. Ce jour-là, après avoir découvert le dessin d'un pikachu en rut dans son casier, La Planche s'était tournée vers elle pour lui demander en sosotant : « Hey Maxynne, ca te dirait de venir essayer Guitar Hero chez moi ? On pourrait parler de trucs de fille... »Les discussions de fille, c'était pas trop son truc à Maxynne, mais essayer le dernier jeu vidéo à la mode, c'était carrément son truc ça. « Ouais je veux bien. On s'attend après les cours ? » Sans entendre de réponse de la part de son amie, un groupe de garçon qui avait entendu la conversation s'écria « Ahah ! J'vous avez dit qu'elles finiraient par se lécher la moule les deux lesbiennes. » Max se retourna, visiblement énervée par la remarque « Mais tu chies vraiment par le mauvais trou espèce de gros con ! » Et sans vraiment faire attention aux gestes qu'elle effectuait, elle envoya son livre de géographie sur le type qui avait gueulé cette remarque totalement inutile. Oui, qu'on soit riche ou pauvre, un jeune reste un jeune... C'est à dire : con et irréfléchie pour la plupart. Quand elle vit le visage du mec se décomposer face à elle … « … Pardon, excuse-moi, je voulais vraiment pas. Mais voilà quoi, tu dis vraiment de la merde ! ». La Planche la tira par le bras, elle craignait sûrement que la situation ne dégénère et un nez cassé serait vraiment de trop sur un visage qui n'avait pas grand chose pour lui. Arrivées dans un nouveau couloir, elles partirent toutes les deux chacune de leur côté en promettant de s'attendre à la fin des cours... Et aussi de ne plus répondre aux provocations des autres groupes.

Max aurait probablement du refuser cette invitation. Alors que ces doigts pianotaient sur les touches colorées de la guitare en plastique, la voix de La Planche, hésitante, s'éleva doucement. Voilà, la partie de la soirée qu'elle avait tant redouté arrivait au galop. « T'as déjà fait des trucs avec un garçon ? Et puis tu fais comment pour avoir un aussi beau visage ? ». La demoiselle, le regard rivé sur les points de couleurs qui défilaient sur l'écran, se crispa et enchaîna une suites de mauvaises notes. « Heu … Le seul truc que je fais avec les mecs c'est parler jeu vidéo ou sinon je les insulte, mais je pense pas que tu parlais de ce genre de 'truc'. » Maxynne essayait de se concentrer sur son jeu avec beaucoup de difficulté. « Et si par beau visage tu entends le fait de ne pas avoir d'acné, ma mère me force à voir un dermato et à faire des soins deux fois par semaine. »A côté d'elle, la jeune femme soupira en croisant les bras. « T'as vraiment trop de chance d'avoir le pognon pour te permettre de faire ça deux fois par semaine. Moi ma mère me dit que je peux pas avoir la beauté et l'intelligence et que j'ai toute la vie pour devenir belle. Elle dit que les garçons ne seraient qu'une distraction pour m'éloigner du but ultime à mon âge... La bourse pour aller à Columbia. » Elles n'avaient certainement pas la même notion de la chance car si pour cette fille c'était d'avoir une mère qui voulaient que sa fille soit aussi belle qu'intelligente et qui n'hésitait pas à y mettre l'argent qu'il fallait, pour Maxynne la chance était plutôt d'avoir une mère qui l'aurait laissé faire ce qu'elle voulait et qui n'aurait pas était obsédée par des choses aussi superficielles que la mode et la beauté qu'elle imposait à sa fille sans lui demander son accord. Simple avis d'adolescente insatisfaite. « On fait jamais avec ce qu'on a, on veut toujours plus... T'as qu'à t'acheter un bon soin pour les problèmes d'acné en pharmacie, économise un peu et tu pourras t'acheter du maquillage pour cacher les petits défauts qui te pourrissent le temps de soigner ça. Mais je pense pas que ça suffira si ta seule envie c'est de faire des 'trucs' avec un mec ! » Cette fois-ci, Maxynne avait abandonner le jeu à contre-cœur, laissant le menu passer en boucle le refrain de la même chanson. Elle craignait vraiment que la discussion ne dérape. « Je sais. J'me suis renseignée sur quelques forums et j'ai même regardé des films porno ! » Totalement gênée, Warren sortit de sa poche un de ces nombreux tamagotchi . Elle fuyait le regard de son ami et son esprit n'était pas prêt à avoir ce genre de discussion. Ce qu'elle voulait, c'était rentrer chez elle et faire évoluer son personnage sur WOW. « Et c'est vraiment impressionnant ce que font ces filles. Je sais pas si je pourrais faire ça un jour. » Machinalement, sans vraiment prendre conscience de ce que venait de dire son amie, trop intéressée par les crottes de son tamagotchi elle demanda « Faire quoi ? ». La planche se mit à rire, un rire moqueur. C'est quoi qu'on dit déjà ? L'hôpital qui se fout de la charité non ? « Bah se masturber devant un garçon, lui faire une fellation, accepter la sodomie et l'éjaculation faciale ! » Maxynne se leva d'un bond, ramassa les affaires qui lui appartenait pour se diriger vers la porte de la chambre. « Putain t'es vraiment dégueulasse comme meuf ! La vie c'est pas un film de boule ! » Mais La Planche rétorqua rapidement: « Ça c'est ce que tu crois. » de quoi la déstabiliser pour un bon moment. Son premier film pornographique, Max le regarda après une longue partie de Final Fantasy, juste avant d'aller se coucher. De quoi perturber son esprit. Toute la nuit elle s'était retourné dans son lit se demandant comment il était possible de réussir à marcher après avoir prit aussi cher, s'il fallait vraiment faire ça avec un garçon pour plaire et enfin, elle s'était imaginé le moment de sa création. Parfait pour s'endormir sans trop de difficulté. Quand tout le monde sautait tout le monde, Maxynne se disait simplement que le sexe ne devait pas être son truc. Pourtant avec le temps, même si elle n'avait pas encore eu sa première expérience sexuelle, elle connaissait plutôt bien son corps et appréciait même de se balader complétement nue dans sa chambre, face à la grande baie vitrée qui donnait sur la ville. Sacrée Maxynne.

Arrivée à sa dernière année de lycée, toujours vierge et toujours aussi passionnée par la technologie qui ne cessait de s'améliorer, la grande question des études supérieures se posa en plein dîner de famille qui réunissait les parents Warren, le fils et sa fiancée tatouée, et bien entendu la toute dernière des Warren. « Alors Max, tu voudrais faire quoi après le lycée ? » Avait d'abord demandé la fiancée de sa voix étrangement douce malgré son physique de femme 'sauvage'. Alors que la demoiselle s'apprêtait à répondre, sa mère la coupa pour répondre à sa place. « Ah non ! Évitez de l'appeler Max, je trouve ce diminutif horrible. C'est Maxynne ou Evie, rien d'autre ! Puis nous en avons déjà parlé, Evie va intégrer Columbia pour des études en économie n'est-ce pas ? ». Quand elle voulut répondre aux paroles de sa mère, se fut ensuite son frère qui la coupa pour répondre froidement à la fashionholic : « Maman, ça n'a jamais dérangé 'Max' qu'on l'appelle comme ça et puis elle a jamais voulu faire d'étude dans l'économie. Elle m'a dit qu'elle préférait l'informatique ! »Maxynne qui s'intéressait plus à son morceau de viande qu'à la discussion qui avait lieu, s'effaça pour déguster son repas. « Benjamin ! Ne parle pas comme ça à ta mère ! » Intervention inutile du père qui fut très vite oublié par le reste de la famille. De sa voix douce et puissante, la fiancée s'exprima une nouvelle fois en posant son bras tatoué sur la table pour s'emparer de son verre de vin. « Je pense, qu'au lieu de vous disputer bêtement, vous devriez plutôt demander l'avis de la principale concernée. Enfin ce n'est qu'une idée que je propose comme ça. Tu en penses quoi Maxynne ? ». La concernée en question leva doucement la tête, quatre paires d'yeux étaient posés sur elle, elle qui s'apprêtait à enfoncer un morceau de viande dans sa bouche. Elle craignait de prendre la parole, elle ne voulait ni décevoir ses parents, ni décevoir son frère. Et en plus d'en vouloir à la fiancée de Benjamin, elle la remerciait de se soucier d'elle. « … Baah … Hmmm … Moi je voudrais bien travailler dans l'informatique, devenir testeuse de jeux vidéos. J'aime ça. J'aimerais essayer tous les jeux vidéos en avant-première, et toutes les consoles aussi ! Puis je les noterais, j'écrirais des articles dessus. C'est ça mon rêve. » Pas le temps de rêver plus longtemps que son hystérique de mère se leva d'un bond, les poings posés sur la table. « Maxynne Evie Warren ! Tu te fiches de moi n'est-ce pas ?! » La fille remua la tête de gauche à droite. Geste qui suffit à la mère pour quitter la table d'un pas énervé puisque ses talons claquaient sur le parquet comme jamais ils n'avaient claqué sur le parquet. Le couple de jeune fiancé s'excusa avant de quitter la table puis l'appartement. Maxynne se retrouva seule à table, avec pour seule compagnie, son père qu'on avait pas tellement entendu de la soirée. C'était sûrement de lui qu'elle tenait son principale trait de caractère, la docilité. « Alors ma fille ? C'est vraiment ce que tu veux faire ? Testeuse de jeux vidéos alors que tu pourrais faire quelque chose de plus utile ? » Utile comme quoi ? Comme avocat ? Comme médecin ? Comme cadre ? Non Maxynne ne voulait pas affronter la réalitée de la vie, elle ne voulait pas côtoyer des criminels ou des gens malheureux, elle ne voulait pas prendre les êtres humains pour de simples consommateurs à exploiter. Elle voulait vivre dans son monde de fiction, péter la gueule à des zombies ou des démons, faire évoluer des pokémons, réussir ces missions et sauver la princesse en détresse, des conneries d'adolescent, rien d'autre. « Oui papa. C'est ce que je veux. ». Et c'est ce qu'elle devint en quelques années, après avoir intégré Columbia. Testeuse de jeux vidéos dans un magazine de nouvelles technologie. Elle côtoie des hommes à longueur de journée qui ont d'ailleurs tous essayé de sortir avec elle après avoir longtemps ricané en voyant une femelle débarquer dans leurs bureaux. En quelques semaines elle est passée de 'Bichette' à 'Maxynne' puis 'Max'... On peut aussi dire qu'elle est passée sous le bureau du boss puisque elle est sortie quelques mois avec lui. Il a été sa première fois, ils ont fait ça sur le fond sonore de Mario Bros... Puis ils se sont séparés, Maxynne écoutait trop de daube américaine en matière de musique, mais sont quand même restés très bons amis. Imaginez qu'elle soit virée à cause d'une mauvaise baise ? Evie vit toujours chez ces parents qui ont décidés de s'offrir des vacances au soleil assez régulièrement, sur la côte ouest des États-Unis. Quant à La Planche, elle s'est filmée en train de faire l'amour avec le gobeur-de-tout-ce-qui-passait-devant-ces-yeux, ce qui a été la vidéo la plus critiquée sur la déclinaison pornographique de youtube.

postscriptum.

Les BSiens me connaissent sous le fameux pseudonyme de 'La Crotte', la seule, l'unique, la fougueuse, la grossière, la mauvaise. J'ai seulement 16 ans, oui je suis un bébé, oui je suis de 95, oui je suis inférieure à vous, les vieux, oui j'ai pas encore le bac, oui je peux pas acheter d'alcool mais j'en achète quand même ! Voilà ! Je me suis seulement inscrite sur le forum pour recevoir une fessée de la part de l'un de mes nombreux fantasmes et pour avoir une aventure purement sexuelle avec ma femme. (Comment ça je raconte que des conneries ?...) Je devrais réviser mes examens de fin d'année au lieu de m'inscrire sur ESOM, mais je m'inscris quand même parce-que j'adore le contexte et que j'aime la plupart des personnes qui y sont inscrites !