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 NOAM E. JOHNSON ♦ And I'll pretend it didn't hurt

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Noam E. Johnson

https://esom.1fr1.net https://esom.1fr1.net



Noam E. Johnson

BOUH !


☛ years old : 31 y.o
☛ job : Cuisinier dans un palace
☛ mood : Impatient
☛ living place : New York
☛ where r u : En tout cas, pas chez moi

✔ pseudo : Sorrane
✔ crédit & avatar : James Franco by Cyrine
✔ age : 30
✔ messages : 23


NOAM E. JOHNSON ♦ And I'll pretend it didn't hurt Empty
MessageSujet: NOAM E. JOHNSON ♦ And I'll pretend it didn't hurt   NOAM E. JOHNSON ♦ And I'll pretend it didn't hurt EmptyLun 23 Mai - 19:49


NOAM E. JOHNSON ♦ And I'll pretend it didn't hurt Jamesfranco1
Noam Emile Johnson

AGE ; 31 y.o.

VILLE DE NAISSANCE ; New York

ORIGINES ; Canadiennes

PROFESSION ; Cuisinier dans un grand palace new yorkais

SITUATION ; Célibataire

GROUPE ; New York;; Happy with my apple-pie life.

JE SUIS QUI JE SUIS ; Spontané ; drôle ; imprévisible ; joueur ; menteur ; manipulateur ; amoureux ; susceptible ; démago ; souriant ; craquant ; gay ; charmeur ; relax ; nostalgique ; créatif.
JAMES FRANCO made by crédit



interview

✈ QUELLE EST LA DIFFÉRENCE MAJEURE ENTRE NEW-YORK CITY ET LOS ANGELES POUR TOI ? Euh, trois mille neuf cents kilomètres, peut-être ? Ou les courses de luge en hiver ? Et puis, mine de rien, il y a tout de même le fait que New York, c’est toute mon enfance, toute ma famille, du moins celle qui reste, et la majeure partie de ma vie. Quant à LA… La ville de ma fugue, la ville de mes débuts… en fait, la ville où j’ai connu ma meilleure période, je crois. Sauf que la grosse différence avec NY, c’est que depuis cinq ans, je n'y ai plus mis les pieds.

✈ SI TU N'AVAIS PLUS QU'UNE HEURE A VIVRE QUE FERAIS-TU ? Là comme ça, cash, la première idée qui me vient ça serait d’aller voir Allen. Stupide vu qu’en une heure, techniquement, j’aurais jamais le temps de rallier LA. N’empêche… c’est bien ça que je voudrais. Le revoir, emmener son image avec moi dans l’au-delà. … Oh gosh, qu’est-ce que je raconte. Dramatique, l’effet que ce type continue de me faire, avec entre nous quelques années et des milliers de kilomètres.

✈ UN PETIT TRUC QUAND T'AS LE MORAL EN VRAC ? Je bouge. Peu importe quoi, mais il faut que je fasse quelque chose, parce que rester inactif, ça me tue. À une époque, j’aiguisais mes couteaux de cuisine, ça me remettait d’aplomb. (J’ai un peu honte de l’avouer, quand même, parce que ça fait franchement femme au foyer maniaco-dépressive, si vous voyez ce que je veux dire.) Mais bon, comme la fréquence de mes déprimes dépassait celle de l’usure de mes lames, j’ai changé de technique. Je varie mes activités mais en général, je prends mes baskets et je pars à Central Park. Après m’être mis KO à la course, j’ai plus vraiment la force de déprimer, donc c’est plutôt efficace comme méthode.

✈ LA CHOSE QUI TE FAIT VIBRER ? La pression en cuisine. J'adore mon travail, lorsqu'on est au premier service et que la salle est pleine, qu'il y a 200 couverts à servir, une tension monstre parce que le temps est compté et qu'on ne peut se permettre ni de faire attendre les clients, ni de louper quoi que ce soit. Quand la cuisine est en ébullition et que les commandes s'égrènent dans un fracas de casseroles, là, oui, je vibre, d'autant plus que le restaurant où je travaille en ce moment est immense, et ses cuisines de même.

✈ OU AIMES-TU PASSER TES VACANCES ? L'Europe m'attire, le "vieux continent", comme on dit, où je n'ai pas mis bien souvent les pieds, d'ailleurs. Ma sœur m'a fait promettre de l'emmener à Paris (elle a profité de la période où elle était mourante pour m'attendrir... la garce...), mais ce qui m'attirerait vraiment, c'est plus la Scandinavie, où les reliefs malmenés de l'Islande. Quoique, jouer au lézard sur les côtes espagnoles, ça pourrait être sympa aussi... Enfin, tout ça reste de l'ordre du fantasme, ces dernières années mes vacances, c'était au Canada. Chouette aussi, notez. Plus près, quoi.

✈ QUEL EST L'ENDROIT OU TU TE SENS LE PLUS EN SÉCURITÉ ? J'suis pas parano, mais réfléchissez deux minutes. Chez vous, un avion peut ramener ses fesses réacteurs à tout moment et dégommer votre immeuble. Dans la rue, une météorite peut vous tomber sur le coin du nez. Même dans ce magnifique chalet canadien seul au monde, un grizzli peut venir vous bouffer. En voiture, on n'est pas à l'abri d'un tsunami ou d'un tremblement de terre... Mais non, j'suis pas parano, mais il suffit que je réfléchisse à la question pour ne plus me sentir en sécurité nulle part. Reste à opter pour un abri anti nucléaire, mais sous-terre dans un truc du genre, je deviendrais cinglé. La claustrophobie, ou un truc du genre.
Tout ça pour dire qu'au final, j'évite d'y penser, et du coup je me sens en sécurité partout. Héhé.


NOAM E. JOHNSON ♦ And I'll pretend it didn't hurt 110224012709121214

the last road to ..

Lorsqu’il s’agit de raconter leur histoire, certains remontent jusqu’à leur naissance ; moi, c’est par un enterrement que je vais commencer.
La scène que je vous raconte, elle date de juillet 1973.
Trois ans, quatre-vingt-dix-sept centimètres pour quinze kilos, et une espèce de costume noir affreusement chaud, avec ce stupide col de chemise qui gratte. Oui, ce petit machin aux grands yeux noirs, c’est moi. Minuscule au milieu du cortège, juste derrière le corbillard aux rubans blancs qui emmène ma sœur. J’entends les reniflements de ma mère, en haut à droite, qui essaie de me cacher ses sanglots, et ma main disparaît celle de mon père qui me serre trop fort.
Ce jour-là, tous ces gens en noir malgré le soleil de début d’été, je m’en rappellerai longtemps. Je n’ai plus aucun souvenir de ma sœur aînée, et de toute mon enfance, son nom n’a pas été beaucoup plus qu’un vague blanc dans la conversation. Mais elle est restée présente, confusément, dans les silences de mon père et les inquiétudes de ma mère. On n’oublie jamais vraiment les petits fantômes.

La deuxième scène dont j’ai envie de vous parler, c’est des années plus tard. Entre temps il y a eu un autre bébé ; Erin. Enfin, ce n’est plus du tout un bébé dans ce souvenir : les cheveux déjà longs et la langue habile, elle sait courir assez vite pour fausser compagnie aux parents. Pour ma part, j’ai huit ou neuf ans, et là, on est en planque dans un placard.
« Noaam, hein qu’ils nous retrouveront pas ?
- Non, je chuchote tout bas, ils nous retrouveront pas.
- Et alors on va jamais partir, hein, si ils nous retrouvent pas ? On va rester à la maison ! »
J’acquiesce, et lui glisse un doigt sur la bouche en voyant, par l’étroite fente de la porte, se profiler à l’horizon les mollets et le bas de la jupe de ma mère. On se recroqueville l’un contre l’autre en étouffant un rire, et on croise les doigts et les orteils pour ne pas se faire repérer.
Tss, tu parles qu’on s’est fait retrouver. Notre dernière tentative pour contrecarrer les plans parentaux ayant échoué, deux jours plus tard on emménageait dans une nouvelle maison, à notre plus grand désespoir. Nouveau quartier, nouvelle école, un drame psychologique, je vous jure. Bon d’accord, le drame a duré trois jours grand maximum, après quoi on s’est rendu compte, ma sœur et moi, que ce nouveau coin était pas mal non plus, voire aussi bien que notre ancien appartement.
La raison de ce déménagement, c’était l’ouverture du restaurant de mon père. Son rêve depuis des années, enfin réalisé avec cette petite salle où, douze heures par jour, il travaillait d’arrache-pied pour rendre rentable son affaire. Avec ma sœur on y a passé des heures, à jouer à trappe-trappe entre les tables (déclenchant ainsi un courroux paternel qui faisait trembler les murs), à tourner en rond dans la cuisine, puis, quand on a grandi, à accueillir les clients. Adolescents, on s’occupait du service pendant les vacances et les week-ends, et c’était la course au pourboire entre ma sœur et moi.
« Pardon madame, ce n’est pas à vous que je faisais cette grimace... Non non, c’était à ma sœur, là-bas. »
Combien de fois ai-je proféré ces excuses, avant de bondir sur Erin qui me narguait de l’autre côté de la salle ?
Même si le ton montait très souvent et très fort avec notre père, on a vraiment eu du bon temps, Erin et moi. Ce n’était peut-être pas drôle tous les jours, mais je ne pourrais pas prétendre que nous avons eu une enfance malheureuse, loin de là.

En revanche, la situation s’est sérieusement dégradée quand j’ai acquis la certitude que j’aimais les garçons.
À dix-neuf ans et amoureux, j’ai fini par me décider, avec le soutien de ma sœur, à faire part de la nouvelle à mes parents. Hé bien je vais vous dire un truc, y’a des fois, on ferait mieux de se la fermer.
Moi qui avais pris, pendant des années, mes parents pour un modèle de tolérance, j’ai découvert qu’en réalité leurs beaux principes ne s’appliquaient pas à leurs enfants. Mon père, en particulier, nous fit ce jour-là la démonstration d’une de ses légendaires explosions.
« Mais qu’est-ce que j’ai fait au bon dieu, que des filles, et mon fils unique est une pédale... » Je ne sais plus s’il l’a dit mais en tout cas, il l’a pensé tellement fort que je l’ai entendu.
Le problème qu’il y a toujours eu entre mon père et moi, c’est que je suis incapable de me taire quand il commence à me crier dessus, et que j’ai même plutôt tendance à essayer de hurler plus fort que lui. Donc, comme de bien entendu, la situation a dégénéré assez rapidement, jusqu’au point culminant, quand il a conclut d’un ton définitif :
« Je veux pas d’un fils pédé. Tu choisis. »
Ce à quoi je n’ai pu que répondre par la conclusion à laquelle, après avoir considéré la question pendant des mois, j’étais parvenu :
« Je peux pas changer qui je suis !...
- Tu sais où est la porte. Dépose tes clefs avant de partir. »
Que voulez-vous répondre à ce genre de réplique ? Rien à faire sinon obéir. Ma sœur, dans le couloir, avait l’air encore plus mortifié que moi, et au final, ce soir-là, c’est moi qui ai dû la consoler de la réaction de notre père.

NOAM E. JOHNSON ♦ And I'll pretend it didn't hurt James_12

Après ça, j’ai résolument mis trois mille kilomètres entre mes parents et moi, et c’est comme ça qu’à vingt ans j’ai débarqué à Los Angeles. Pourquoi LA ? Je pourrais dire que c’est parce qu’il était difficile de trouver ville plus éloignée de New York, mais c’est encore moins romanesque que ça. C’est juste qu’il y avait une promo sur les billets pour LA, le jour où je me suis pointé à l’aéroport.
C’est donc par pur hasard que j’ai débarqué, avec mes vingt ans, quelques dollars et une formation de cuisinier à peine terminée, dans la fameuse Cité des Anges.
Pur hasard aussi si mon premier repas a eu lieu dans un petit restaurant quelconque du centre ville, qui cherchait justement un cuisinier.
En fait, quand j’y pense, le hasard a beaucoup joué dans ma vie à Los Angeles, et en général, il a plutôt été de mon côté, le brave bougre.
Il m’a même conduit dans un bar, un soir, où un mec a commencé à me draguer. Pas moche, pas moche du tout. Mais l’archétype du genre de personne que je ne supporte pas, tellement sûr de lui et de son charme que ça en devient sérieusement insupportable. Il y a bien un truc que je déteste, c’est qu’on commence à me faire du rentre-dedans sans envisager un seul instant que je puisse dire non. Raison pour laquelle je n’ai pas résisté à l’envie de l’envoyer voir ailleurs si j’y étais. Ce qu’il a moyennement apprécié – et c’est un euphémisme.
Pour tout vous avouer, il a tellement peu apprécié qu’on a fini par atterrir tous les deux à l’hôpital. Cette nuit-là, je m’en rappelle comme si je la revivais.
Sur ce fichu lit, fixant le plafond. Mal au sourcil. Deux points de suture pour prouver qu’il apprécie assez peu les refus. Et une entorse au poignet en gage de mes représailles. Le comble, c’est qu’après s’être tapé dessus on se retrouve dans la même pièce du même hosto... Dix minutes que je fusille du regard l’insignifiant rideau qui nous sépare. Depuis que je suis réveillé, en fait. Finalement, je craque, pas possible de rester allongé plus longtemps, il faut que je bouge. Et « bouger » se traduit en l’occurrence par me lever, et ouvrir le rideau. Mon voisin dort ; au temps pour le deuxième round de la bagarre entamée hier. ... Waouh, je l’ai pas loupé non plus, en fait, à en juger par le sympathique bandage qui s’étale en travers de son... Torse. (Petit silence, le temps de déglutir.) Là, mon regard marque une légère pause sur les lignes fermes qui dessinent son torse, assortie d’une vague et tout à fait déplacée envie d’y passer la main. Au lieu de quoi je croise les bras, mais en laissant glisser mon regard sur son corps entier jusqu’à son visage. Méconnaissable. Mais où est passé l’emmerdeur colérique d’hier soir ? Apaisés par le sommeil ses traits sont transfigurés, à en devenir presque beaux. Non... carrément beaux, en fait. Ce gars-là, quand il cause pas, il frôle dangereusement la perfection.
Han...
Je frissonne, referme le rideau, et décide d’attribuer mes peu chastes pensées matinales à la fatigue. Oui, la fatigue, en voilà un bon alibi, pour fantasmer sur le mec sur lequel on s’est foulé le poing... Pour la peine, je vais me chercher un café, tiens, ça ira mieux après.
Bon, en fait, des cafés, j’en ai pris deux ; on sait jamais, des fois que mon cher voisin ait émergé. Certains fument le calumet de la paix, moi j’opte pour le gobelet de jus de chaussette. Mais ce n’est pas aujourd’hui que je saurai si le café est aussi efficace que la fumette pour se réconcilier, car il ne se réveille pas (et je ne fais surtout rien pour, il est quand même moins dangereux endormi, ce type-là). Une fois prise en solitaire ma dose de caféine, je me prépare à sortir de ce charmant asile pour grands blessés. Mine de rien, si je suis pas à mon poste avant onze heures, je vais pouvoir dire adieu à mon boulot au restaurant, et dès lors, adieu à mon nécessaire salaire, et dès lors, à mon appart, et... Mais tandis que je me prépare, demeure en moi une image furieusement tenace. Celle de ce torse émergeant des draps froissés, nu sous le bandage blanc, de la peau satinée qui appelle mes doigts, les lignes parallèles des côtes mouvant sous une respiration hypnotique, la plaine merveilleuse de son ventre...
Une dernière fois, je passe de l’autre côté du rideau pour lui laisser le deuxième café, histoire que ce délicieux (raheeem) breuvage goût hôpital ne soit pas perdu. J’ai un dernier regard pour l’homme endormi, et là, l’évidence me frappe. C’est vraiment, vraiment trop dommage de laisser derrière moi un corps pareil. Et puis il était sérieusement éméché, hier soir... Ça pourrait justifier l’aspect excessivement lourd de sa pseudo parade de séduction... (bon, dit comme ça, ça fait un peu paon. Mais sérieux, qu’est-ce qu’il était lourd, hier !) Je pourrais lui laisser le bénéfice du doute ?
Je décide de tenter la chance. Avec un Bic miteux, je gribouille quelques mots sur le gobelet. En tout petit. Voilà, j’offre notre hypothétique avenir au hasard : peut-être qu’il verra mon message, peut-être pas, peut-être qu’il comprendra, qu’il fera quelque chose, peut-être pas. Advienne ce qu’il advienne.
Et je quitte l’hôpital, laissant derrière moi un gobelet de café froid et une écriture maladroite. Noam, 221 Glendale Street.

Encore une fois, le hasard.
Qui a décidé qu’Allen trouverait mon adresse, s’y rendrait. Et que pendant la quinzaine qui suivrait nous ne ferions qu’échanger des regards, préludes aux quatre années enflammées qui allaient suivre.
Quatre ans ! Quatre ans durant lesquels il fallait que je me rende à l’évidence. J’étais accro à Allen, complètement. C’est peut-être parce que je refusais d’accepter cette dépendance psychologique qu’on passait autant de temps à s’entre-déchirer. Mais après ça, la réconciliation n’en était que plus intense.
Quatre ans, jusqu’à ce que je reçoive un message de New York.

NOAM E. JOHNSON ♦ And I'll pretend it didn't hurt 569932session2_04
Los Angeles, 2006

« S.O.S. »
Hé bien, ma sœur est avare de ses mots, ce soir. Et pourtant, ces trois petites lettres me font stopper net. En plein milieu du trottoir, à mi-chemin de ma voiture, je fixe mon portable et après deux secondes, je compose son numéro. « SOS », c’est notre code depuis qu’on est ados. SOS, c’est « lâche ce que tu fais, j’ai besoin de toi d’urgence ». Ça fait bien des années qu’elle ne m’a pas envoyé un message pareil. La dernière fois dont je me rappelle, en fait, c’est quand elle était avec ce mec, là, l’espèce de pot de colle excessivement entreprenant qui l’avait entraînée sur un parking désert et... bref, cette fois-là, je suis arrivé à temps.
Sauf que bon, maintenant, il y a toute la largeur des Etats-Unis entre nous, alors je peux bien piquer le sprint de ma vie, ça va être dur d’arriver à l’heure.
« Erin ? Qu’est-ce qui se passe ?
- Oh, Noam... »
Et là, elle fond en larmes.
« Je suis désolée, je ne savais plus quoi faire, alors je t’ai envoyé ce message... »
Son ton me fait grimper de dix niveaux d’un coup sur l’échelle de l’inquiétude. Je l’interroge, essaie de décortiquer ses paroles derrière le grésillement de la ligne et le tremblement de sa voix.
« Je... je suis en train de préparer mes affaires, je pars à l’hôpital...
- Tu QUOI ? »
Allô allô, j’ai l’impression d’avoir loupé un épisode, là. Il y a deux jours je l’ai eue au téléphone, et elle ne m’a rien dit. Mon cerveau mouline à toute vitesse. Est-ce qu’elle va accoucher ? Oui mais pour ça, il faut d’abord être enceinte. Et elle me l’aurait dit, non ?!
Finalement le verdict tombe, enfin. Quelques mots qui se découpent dans le brouhaha du téléphone.
« ... leucémie aigue... dois être traitée d’urgence... chimio...
- J’arrive. »
D’un coup mes projets pour ce soir s’évaporent. J’oublie que je sors d’une grosse soirée au restaurant, que je suis claqué, que j’attends depuis ce matin de retrouver Allen. Tout ça n’a plus d’importance : ma petite sœur est malade, ma petite sœur a besoin de moi. Ma petite sœur si solide a aujourd'hui la voix d'une petite fille effrayée, et ça, ça me fait horriblement peur.

C’est comme ça que je me retrouve dans cet hôpital de la banlieue new yorkaise, assis au chevet d’Erin. Comme tous les jours depuis trois mois.
Elle joue les bravaches et blague avec moi, mais je ne peux oublier ses joues émaciées, ni les veines qui transparaissent sous sa peau diaphane.
« Tu t’inquiètes trop », qu’elle me reproche.
Je hausse les épaules.
« Tu penses à Mariam ? » demande-t-elle soudain, après un silence.
Je tique, lève les yeux sur elle. C’est étrange d’entendre le nom de notre sœur décédée dans sa bouche ; je n’ai même pas le souvenir qu’on l’ait mentionné devant elle.
« Tu as peur de perdre ta deuxième sœur aussi ? Et c’est pour ça que tu es ici à te ronger les sangs, à trois mille kilomètres de chez toi...
- Tss, arrête avec ta psychologie de comptoir. Je suis ici, parce que c’est ma place. »
Mon ton ne laisse nulle place à l’hésitation : oui, ma place est ici, à me tuer d’angoisse pour celle qui, en ce moment, en est à la dernière étape de sa chimio. Si tout se passe bien. Si elle ne s’effondre pas avant, elle qui n’est maintenant pas plus épaisse une feuille de papier. Je prends sa main, elle serre doucement mes doigts.
L’arrivée du médecin nous interrompt ; son rapport est plutôt optimiste, je crois. Ou disons, pas trop pessimiste, ce qui vu la situation est une bonne nouvelle. À ceci près que maintenant, toutes les cellules de la moelle d’Erin ont été détruites.
« ... besoin d’une greffe urgente », achève-t-il.
Mon hésitation dure environ trois quarts de seconde.
« Prenez-moi. Je suis son frère, on doit être compatibles ! Je veux lui donner ma moelle osseuse. »

NOAM E. JOHNSON ♦ And I'll pretend it didn't hurt 646891session2_06
New York, 2011

« Allô, Erin ?
- Salut, beau gosse ! On prend un verre, après ton service ?
- Euh... je finis à une heure. Du matin.
- Je sais, banane. Si tu me rejoignais au Night ? J’ai envie d’aller en boîte... Sortir toute la nuit !
- Dans une boîte gay ? ...Erin, tes tentatives pour me caser sont d’un manque de discrétion affligeant. Enfin, c'est toujours mieux que cette espèce de rencard que tu m'as aménagé la semaine dernière... »
Si j’espérais lui couper le sifflet, c’est un lamentable échec ; elle n’essaie même pas de se défendre, mais change de stratégie d’attaque.
« Noam, à ce train-là, tu vas finir vieux garçon. J’veux pas ça pour mon frère, c’est la honte aux repas de famille !
- Quels repas ? Papa me parle plus, au cas où tu aurais oublié.
- Tu as aggravé ton cas en refusant de reprendre son restau, il va avoir du mal à l’avaler...
- Peu importe, et si je veux dormir tout seul, c’est mon problème, il me semble...
- Et l’homme de Los Angeles, là ? Ton Allen ? Plus de nouvelles ?
Erin, et l'art de mettre le doigt où ça pique.
- Argh, je passe dans un tunnel, je t’entends plus...
- Change d’excuse, Noam, c’est éculé, le coup du tunnel... Noam ? Noam !!
- Biip, biip, biip... »




postscriptum.

Alors mon petit nom c'est Sorrane, et pour mon âge c'est pas dur, vous posez ln(e)x289²/29478, vous prenez le résultat, vous multipliez par factorielle de 3 et paf ! ça fait des chocapics. ...Rahem, pardonnez-moi, mes instincts matheux sont hypertrophiés en ce moment... (Mais j'offre une plaquette de chocolat à celui qui trouve ! n_n)
Et sinon je vais vous raconter une histoire triste : celle de la fille à qui quelqu'un a promis de l'emmener à NYC cet été mais qui, parti comme c'est parti, a sûrement fait son passeport pour rien au final. Alors comme en plus d'être une sale matheuse elle est une geek notoire (ça va bien ensemble, remarquez), hé bien elle compense son chagrin en emménageant virtuellement aux States *_*
Droguée comme elle est, celle-là, vous risquez bien de l'avoir sur le dos 7/7, pauvre de vous. Mais je vous rassure, avec les exams qui approchent, si jamais ça lui prend de réviser, vous aurez quand même quelques jours de paix dans la semaine (a)




Dernière édition par Noam E. Johnson le Lun 23 Mai - 23:45, édité 3 fois
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Jamie M. Spencer

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MessageSujet: Re: NOAM E. JOHNSON ♦ And I'll pretend it didn't hurt   NOAM E. JOHNSON ♦ And I'll pretend it didn't hurt EmptyLun 23 Mai - 19:55

Ouais ! Je m'en fiche, je double Allen pour te souhaiter la bienvenue sur ESOM usa

Je me demandais un peu quand tu allais poster ta fiche. Merci d'avoir pris le scénario de mon frérot chéri ^.^ Si tu as la moindre question, harcèle-le, il aime ça héhé (si ça se trouve, c'est déjà fait). Et puis, ne nous fais pas croire que tu as 88 ans hein...

Sinon, j'adore ton avatar, il est tong

Bon courage pour ta fiche ! heart
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Samuel A. Lloyd

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MessageSujet: Re: NOAM E. JOHNSON ♦ And I'll pretend it didn't hurt   NOAM E. JOHNSON ♦ And I'll pretend it didn't hurt EmptyLun 23 Mai - 20:00

JamessexyFranco slurp bienvenue en Amérique et bonne chance pour ta fiche ;).
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MessageSujet: Re: NOAM E. JOHNSON ♦ And I'll pretend it didn't hurt   NOAM E. JOHNSON ♦ And I'll pretend it didn't hurt EmptyLun 23 Mai - 20:28



Bienvenue parmi nous ! beer
Qu'est ce qu'il est beau ce James Francooo <3
Bon courage pour ta fiche ! (:
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L. Dawson Smith

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MessageSujet: Re: NOAM E. JOHNSON ♦ And I'll pretend it didn't hurt   NOAM E. JOHNSON ♦ And I'll pretend it didn't hurt EmptyLun 23 Mai - 21:07

Bienvenue à toi ! =) Bon courage.
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Noam E. Johnson

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Noam E. Johnson

BOUH !


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MessageSujet: Re: NOAM E. JOHNSON ♦ And I'll pretend it didn't hurt   NOAM E. JOHNSON ♦ And I'll pretend it didn't hurt EmptyLun 23 Mai - 22:01

Merci tout le monde ! heart slurp
Mais sii, Jamie, j'ai 88 ans et regarde, là, c'est ma toute dernière dent !! *--------->*
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Allen J. Sloan

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MessageSujet: Re: NOAM E. JOHNSON ♦ And I'll pretend it didn't hurt   NOAM E. JOHNSON ♦ And I'll pretend it didn't hurt EmptyLun 23 Mai - 23:54

Citation :
À une époque, j’aiguisais mes couteaux de cuisine, ça me remettait d’aplomb. (J’ai un peu honte de l’avouer, quand même, parce que ça fait franchement femme au foyer maniaco-dépressive, si vous voyez ce que je veux dire.)
scream

Bon de un je t'adore, de deux j'adore ton vava, de trois j'adore ta fiche (simple mais en même temps parfaite, tout ce que j'aime), de quatre je prie pour que tu puisse partir à NYC et de cinq il faut qu'on trouve un prétexte pour qu'Allen débarque à NYC ^^
C'est tout, je reviendrai pour te valider et te bouffer au passage ! hungry
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Alex Howard Jr

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Alex Howard Jr

.


☛ years old : 21 ans
☛ job : Annoying Pupil
☛ mood : Disturbing
☛ living place : Colombia's campus
☛ where r u : NYC

✔ pseudo : Past-Ice
✔ crédit & avatar : M. Lages ©applestorm
✔ age : 30
✔ messages : 404


NOAM E. JOHNSON ♦ And I'll pretend it didn't hurt Empty
MessageSujet: Re: NOAM E. JOHNSON ♦ And I'll pretend it didn't hurt   NOAM E. JOHNSON ♦ And I'll pretend it didn't hurt EmptyLun 23 Mai - 23:56

...

J'aime James, j'aime les scéna d'Allen et j'aime le début de ta fiche. Épouses-moi. NOAM E. JOHNSON ♦ And I'll pretend it didn't hurt 794151

Sinon bienvenue sur esom et hésite pas si t'as des questions comme l'a dit Jamie. disco
Attention, mes demandes de mariage ne sont rien à côté de ce que te réserves Allenichou x)

EDIT: il m'a devancé T_T
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Noam E. Johnson

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Noam E. Johnson

BOUH !


☛ years old : 31 y.o
☛ job : Cuisinier dans un palace
☛ mood : Impatient
☛ living place : New York
☛ where r u : En tout cas, pas chez moi

✔ pseudo : Sorrane
✔ crédit & avatar : James Franco by Cyrine
✔ age : 30
✔ messages : 23


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MessageSujet: Re: NOAM E. JOHNSON ♦ And I'll pretend it didn't hurt   NOAM E. JOHNSON ♦ And I'll pretend it didn't hurt EmptyMar 24 Mai - 0:09

Owii, bouffe moi *_* bwah
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Allen J. Sloan

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Allen J. Sloan

I'm miserable, but I'm rich


☛ years old : 35
☛ job : Agent
☛ mood : Putain de bonne humeur !
☛ living place : Los Angeles
☛ where r u : Los Angeles

✔ pseudo : Here I Come
✔ crédit & avatar : Wokoi / J. Piven
✔ age : 32
✔ messages : 471


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MessageSujet: Re: NOAM E. JOHNSON ♦ And I'll pretend it didn't hurt   NOAM E. JOHNSON ♦ And I'll pretend it didn't hurt EmptyMar 24 Mai - 0:12

Du calme jeune fou.

Je te valide en tout bien tout honneuaaaaaaar(essuie la bave)

Bon jeu parmi nous !
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MessageSujet: Re: NOAM E. JOHNSON ♦ And I'll pretend it didn't hurt   NOAM E. JOHNSON ♦ And I'll pretend it didn't hurt Empty

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