Don't piss me off ft. Keith

DON'T PISS ME OFF Feat Keith

Il y avait longtemps que ça ne m'était pas arrivé. J'arrive dans mon immense demeure avec pleins de courbatures. Je fouille dans ma poche à la recherche de ma clef mais je remarque que le pot de fleur et un peu décalé et je devine que Keith est là. Je ne sais plus vraiment quoi penser de sa présence. Je crois que je devrais être content de savoir que quelqu'un m'attend mais je suis de plus en plus mitigé. Et l'appel que j'ai passé à Noam aujourd'hui me fait émettre encore plus de doutes. Je suis allé à mon cours de judo avant de rentrer et je sors à peine de la douche. Mon adversaire était particulièrement balèze ce soir et j'ai du redoubler d'efforts pour le sortir du tatami. Inévitablement la maîtrise que j'ai de cet art martial a fait la différence. Nos 30 kilos de différence ont été palliés par ma technique et mon expérience. Cependant, j'ai forcé et je sens la plupart de mes muscles douloureux. J'imagine Jamie entrain de me regarder avec ses gros yeux « On ne t'a jamais dit de t'étirer après avoir fait du sport Allen Sloan ? Si tu n'en n'est pas capable, tu n'a qu'à te mettre au criquet ». Je décide de suivre la voix de la raison et me rend dans mon salon. Pas de trace de Keith. S'il est là il apparaitra bien assez tôt.
J'allume la télé histoire de mettre un peu de vie dans la pièce et laisse la première chaine qui passe. Je m'assied à terre et tend mes jambes et commence à m'étirer comme je peux. Je sens que c'est un peu tard mais finalement mes étirements me font du bien. Je finis les bras en croix sur le tapis entrain de faire des exercices de respiration tandis que sur l'écran de télévision une émission entière est consacrée au curling. Non mais regardez moi cette bande de bras cassé entrain de nettoyer le sol en prétendant faire du sport. Non mais sérieusement, tuez moi si quelqu'un ose me dire que ce sport est physique. Je me redresse et attrape la télécommande. Je tombe sur un émission de tv réalité où une ex star du tennis des années 80 essaye de reprendre en main un camp d'entrainement en perte de vitesse. Je change à nouveau de chaine et tombe sur une chaine d'information. Je baisse le son et je me dirige vers la cuisine. Il commence à se faire tard et il serait peut être temps que je commande à manger.

- Keith, t'es là ? Chinois ou mexicain ?

J'entends son pas dans les escaliers et attends qu'il arrive dans la pièce. Son arrivée ne me fait plus la même chose qu'autre fois. Bien sur il est toujours sexy, et tout à fait à mon goût mais je me suis un peu lassé. Il est devenu régulier dans ma vie malgré moi et je me demande encore comment prendre sa présence à mes côté dans la vie de tous les jours. Si j'avais plus de temps chez moi, peut être que ça deviendrait vraiment gênant, mais en ce moment je n'y suis que tard le soir et je pars à l'aube le matin.

- T'as pas envie de nouilles sautée ? J'ai envie de me bouffer un puta*n de poulet piquant chinois.

Je lui tend le menu du restau chinois qui livre à domicile et qui connait mon adresse par cœur car je dois commander au moins une fois par mois.

Don't piss me off
Allen & Keith

CRÉDIT - CSS

Mais quelle journée pourrie sérieux ! J'étais un peu vexé du déroulement de cette dernière, oui. Non pas qu'elle ai été mauvaise, mais l'on était pas dans Alice au pays des Merveilles non plus ! C'était vraiment étrange, j'avais éprouvé un sentiment bizarre toute la journée... Je m'étais pourtant levé comme tous les matins, dans un lit qui était devenu le miens depuis ces derniers mois, prenant place chez mon amant, mon « mec » comme on pourrait le qualifier étant donné la proximité de notre relation... Je ne comprenais jamais comment je pouvais jongler avec cela., ni comme j'avais pu tombé dans le piège stupide de la roublardise pour arriver à mes fins ! Surtout que... honnêtement... pour le moment, je ne voyais toujours rien venir... Et j'en voulais à Allen d'être toujours absent, alors que quand même, cet enfoiré prenait bien du plaisir à coucher avec moi ! Je lui offrait mon corps en échange d'un toit et d'un travail, sans pour autant être une pute !

Mais bon, ce qui m'avait le plus agacé aujourd'hui était que j'avais été doublé dans un casting par un type inconnu des agences alentour. Je connaissais tout le monde, me renseignant que les gens à abattre, ceux à qui l'ont voudrait crier « qu'on lui coupe la tête !!! » sans plus de remord qu'une reine de cœur. Ce type là, j'aurais aimé lui faire subir le même sort. C'est ce à quoi je tâchais de penser tout le long du trajet de retour. Il n'étais pas bien tard, juste quatre heure, mais je ne voulais pas flâner dans les rues à voir ces affiches de cinéma. Il n'y avait vraiment qu'une qui avait retenue mon attention, celle du dernier film de Johnny Depp où il jouait avec brio le Chapelier Fou ! J'avais vu ce film, étant un admirateur de Depp ! Il était vraiment très bon acteur et je prenais plaisir à tenter de l'égaler dans mon jeu. J'aurais désiré pourvoir lui voler la vedette un jour...
Toute cette petite promenade jusqu'à ma maison m'avait fait du bien, mais m'avait aussi épuisé. Je ne mis pas longtemps à prendre le double de clés sous le pot de fleur et d'entrer. Déposant les clés sur la table de la cuisine, je me prit un verre de lait, ressassant dans ma tête les événements de la journée, plus loin encore ceux du mois écoulé. Je n'avais pas bien gérer mon rôle auprès de Allen... Il ne fallait pas qu'il prenne marre de mon attitude blasé à longueur de temps, sinon je me retrouverais dehors avec un coup de pied au cul et plus rien ni personne pour m'en sortir... Je devais mettre un peu le holà et être plus conciliant avec lui. Il faisait ce qu'il pouvait pour m'aider et moi, je ne faisait que le faire fuir de sa propre maison. Bon, j'aimais cette maison mais quand même ! Ne me sentant pas le moins du monde homosexuel, j'appréciais fortement la présence quasi rassurante de mon « petit-ami ».

Soupirant de me sentir idiot en pensant à cela, je terminais mon verre de lait et montais à notre chambre. Oui, oui, « notre » chambre. J'étais tellement installé dans cette baraque que tout était plus ou moins devenu mien, le propriétaire des lieux ne faisant pas exception à la règle. Je me souvenais en détail la première fois où j'avais mis les pieds ici, à ma première rencontre avec Allen. Me remémorant tous les détails en retirant mes chaussures et mon pantalon, je souriais jusqu'aux oreilles, comme le [color=red]chat de Cheshire[/solor] dans le film d'animation de Disney qui, si mes souvenirs étaient bon depuis mon enfance, était doublé à l'époque par Sterling Holloway, qui avait fait pas mal de Walt Disney.
Je ne pris pas plus le temps de déblatérer sur cela, que je m'endormis comme un loirs, poussant un simple soupire de bonheur :

- Dodooo !!

...
Me réveillant quelques heures plus tard, je sautais dans la douche, décidant de me faire beau ce soir. Rien d'exceptionnel ne devait arriver, mais sait-on jamais. Je devais me montrer plus doux et plus ouvert pour ne pas perdre tout ce pour quoi j'avais monter cette manigance affreuse j'en conçoit. Je ne mis pas longtemps, prenant un jean acheté avec mon partenaire, enfilant un T-shirt blanc par dessus lequel je rajoutais une chemise rouge foncé tirant sur le marron. Ça devrait le faire. Fermant la porte de la chambre, j'entendis mon prénom prononcé par une voix masculine, signe que Allen était là. Un petit sourire presque pas hypocrite ce dessina sur mon visage et je descendis le rejoindre à la cuisine.

- Salut ! Ça va ? lui demandais-je en m'approchant de lui.

Je me faisais toujours proche de lui, sans pour autant tenter quelque chose. C'était rare les fois où je lui sautais dessus, mais là, je préférais jauger de son état d'esprit, le laissant libre ou non de se faire plus familier avec moi, ne crachant pas sur une étreinte réconfortante après ma journée de merde. Le grand brun me demanda de quoi j'avais envie, lui souhaitant manger du poulet.

- Pourquoi pas oui. Pour un truc piquant, mange-moi au pire. répondis-je avec mon sourire ravageur, celui qui le ferait certainement tomber dans mes bras. Mais, le poulet me convient aussi, j'ai une faim de loup !

Je le regardais, me demandant encore ce que j'étais en train de faire, à draguer un homme alors que je n'avais aucune tendances. Et pourtant, je ne pourrais jamais nier éprouver du plaisir avec lui. Bien étrange cas !

- Comment a été ta journée ?

Lorsqu'il me propose de la manger, je ressens un regain d'intérêt pour sa petite personne. Je fais le tour du plan de travail et l'attire contre moi. Avec le temps il s'est imprégné de l'odeur de chez moi. Il me fait me sentir à l'aise et chez moi. Je l'embrasse doucement et essayant de repousser mes pensées maléfiques. Comme à mon habitude, je ne peux m'empêcher de le considérer en comparaison à Noam. L'homme, avec qui, au bout de 4 ans, je refusais toujours d'emménager. Noam qui avait une odeur bien particulière que je reconnaitrais aujourd'hui encore entre milles. Je me détache de lui et compose le numéro que je devrais entrer en mémoire dans mon téléphone, je gagnerais surement beaucoup de temps. Je passe la commande et consacre mon attention sur le jeune homme. Ce soir il semble de bonne humeur, ca tombe bien parce que je ne suis pas vraiment d'humeur pour une nouvelle scène de tensions.

- Une p*tain de journée replie de toutes les poisses possibles et imaginables, mais bon, je m'en suis sorti, comme toujours. Je crois que j'ai un don pour m'extirper des merdes les plus inextricables.

Je passe sous silence mon appel à mon ex et toute la séance de panique qui en a suivit. Ca ne l'intéresse pas, et puis de toutes façon, je ne lui ai jamais parlé de Noam, il ne sait pas qui c'est et c'est tant mieux. Je le regarde se mouvoir dans l'espace, il se sent chez lui et il maitrise l'espace. Il ouvre le frigo machinalement tandis que je lui répond et pour la première fois depuis le début de notre relation je décide de m'intéresser à sa carrière.

- Tu as passé des castings aujourd'hui ?

La porte du frigo claque un peu plus fort que normalement et je suppose qu'il l'a laissé échapper sous le coup de la surprise. Il me regarde comme si je venais de lui demander de décrocher la lune. Je me sens obligé de répéter en me justifiant avec un brin de mauvaise foie.

- Bah quoi ? C'est pas parce que j'ai dis que je mélangeais pas sexe et travail que je n'ai pas le droit de m'informer !

Et puis bon, les règles sont faites pour être transgressées. Tout à l'heure j'ai accompagné l'un de nos plus jeunes acteurs sur le casting d'un pilot pour la nouvelle série d'ABC et il n'aura sans doute pas le rôle car j'ai cru comprendre que le producteur prolongeais les castings de deux jours. Plus aucun de nos clients ne sont disponible mais j'avoue que le cas de Keith m'a traversé l'esprit. Mais c'est un gros casting pour un rôle récurent et son manque d'expérience est un handicap. Voyons si j'ai l'occasion de lui en parler.

Héhé, j'avais su faire ressortir son côté pressé avec ma petite phrase d'accroche... Un point pour moi ! Je le laissais me coller contre lui, un petit sourire sur le visage. Il pouvait aisément passer pour un sourire coquin, mais il cachait la perversion de mon être, celle d'avoir gagné un point et son intérêt. Je posais un instant mes mains sur ses épaules, juste à la base de son cou. Je me rendais compte que je n'étais pas très très attiré par Allen oui, mais il n'était pas si mal non plus ! Pourrait-on dire que j'étais gay ? J'espérais ne pas être cantonné à ce genre de rôle, car ça vous colle au cul toute une vie ! Si tenté que Mr m'aide à obtenir un casting digne de ce nom...
Mon amant appelle le restaurant chinois pour commander nos plats, avant de me raconter sa journée, peuplée d'obstacles.

- Je connais ça aussi oui... Mais oui, tu as de nombreux talents et celui-ci en fait également partit !

Lui affirmais-je en souriant, posant mes lèvres contre les siennes un instant, histoire de lui montrer ma joie et quelques messages codés derrière mes mots. Je le relâchais ensuite, fier de mon petit effet, allant vers le frigo pour me chercher une bouteille d'eau. Los Angeles ou la ville la plus chaude, avec les gens les plus bouillant. Je me saisis de ma bouteille et entendis la voix de mon agent me parler business. Cela me surpris tellement que j'en claquais la porte du réfrigérateur en la poussant un peu trop fort à son goût.

- Si j'ai passé des castings...

Dis-je d'un air incrédule. Il ne me parlait jamais de ce genre de choses lorsque nous étions à la maison, c'était étrange. En guise de réponse, j'eus droit à une petite phrase très drôle comme quoi il ne faisait que s'informer, ne passant pas outre la barre établie entre professionnalisme et vie privée. Il était drôle quand il se permettait ce genre de petites choses, mais j'aurais eu envie de lui en voler une pour ne pas être celui qui me donnait des castings.. Mais si je voulais que ce soir tout se passe bien pour garder ma place dans la maison, tel une candidate du Bachelor, je me devait de montrer les fesses - ou d'écarter les cuisses comme le dirait une femme..

- Non, mais euh.. En effet, tu peux t'informer... Et bien, j'ai passé un casting ce midi. C'était long et au final, je pense que les gens prendront un de ces ado boutonneux qui ne mérite que de figurer dans les séries du genre de 90210, mais bon... Je m'accroche...

Je fis une moue de dégoût, tout autant adressé à Allen qu'au petit crétin qui m'avait pris mon contrat à coup sûr...

- Tu saurais pas s'il y a des trucs un peu mieux que des publicités pour enfants ? J'aimerais tenter quelque chose de plus important, pour faire mes preuves... rajoutais-je en m'accoudant au plan de travail, lui jetant un regard.

J'avais besoin d'un casting plus gros, de montrer ce que je savais faire ! C'était mon rêve d'être un grand acteur, Allen le savait ! Je jouais bien, rien à redire, mais c'était comme si mon charmant petit-copain refilait les bon tuyaux aux autres... J'en avais ras le bol, mais ne souhaitais pas le lui montrer ce soir. On avait eut déjà trop de disputes ces derniers temps, là je voulais lui montrer à quel point je "tenais à lui", pour le garder son mon charme. Si je lui aurait dit que je jouais la comédie depuis le début de notre relation, il n'aurait pu nier mon talent ! Mais faire cela relèverait du suicide. aussi, je me taisais et attendais de savoir ce que Allen allait faire ou dire, la tête reposant entre mes mains, comme un gosse; sauf que j'étais debout et atteignait le plan de travail sans soucis.

Je ne dis rien lorsqu'il mentionne 90210. L'une de mes plus grosse cliente a un rôle dans la série et nous somme actuellement entrain de renégocier son salaire car le public a adoré son personnage. Je tais également mes pensées car je suis sur qu'il aurait tout à fait sa place dans une série comme celle là. A vrai dire je le verrai bien dans le rôle du méchant, celui qui séduira l'une des plus jolies fille pour se venger de je ne sais quelle trahison dont il a été victime.

- Tu veux dire que tu refuserais de jouer dans 90210 si l'occasion se présentait ? Qu'est ce que tu recherches plus précisément ? Tu es plus film d'auteur au blockbuster ? Personnellement je trouve que jouer dans une série reste le meilleur moyen d'assurer ses arrières. En plus tous mes acteurs m'avouent qu'ils aiment suivre leur personnage à travers les saisons.

En posant cette question je sens que je le met au pied du mur. Il doit se demander quel impact aura sa réponse sur mon engagement. En fait il n'a pas vraiment à s'inquiéter, j'ai eu affaire à tant de connards bornés et complètement fermés d'esprit que je sais gérer n'importe quelle lubie. Certains acteurs cherchent à gagner beaucoup d'argent et à voir leur visage de partout et d'autres préfèrent s'engager dans des petits projets et rester discrets. Dans tous les cas il faut que nous nous adaptions à leur demande. Et je sens qu'au fur et à mesure que va avancer notre conversation je vais considérer Keith de plus en plus comme un client que comme mon partenaire. Je suis comme ça, j'ai toujours eu beaucoup de mal à faire la part des choses. Tout est tout blanc ou tout noir, et je crois qu'il n'en a pas conscience. Je garde ce point pour la suite de la conversation.

- Dis moi ce que tu as fais déjà... Est ce que tu as fais un peu de figuration, des pubs je ne sais pas du théâtre ? Explique moi un peu qui tu es et ce que tu veux.

Nous nous installons chacun d'un côté du meuble bar en attendant qu'arrivent nos délicieux mets chinois. Nous avons une de nos première réelle conversation depuis quelques semaines. Alors que hier encore je lui reprochais de rester avachis alors que je tentais de ranger un peu mes affaires mélangées aux siennes lui affirmant que s'il était là c'était uniquement parce que je le laissais être là. J'aimais lui rappeler le pouvoir que j'avais sur lui et lorsque je le faisais je remarquais qu'il semblait bouillonner mais jusqu'à présent il s'était contenu et nous continuions notre cohabitation plus ou moins paisible.

Pourquoi entamait-il une discussion sur 90210 ? aurait-il eut vent d'une place dans la série ? Tout ceci m'intéressais soudain beaucoup. Je fis un léger sourire avant de regarder Allen.

- Bien sûr que non ! Pourquoi, ils embauchent ? C'est une énorme série populaire auprès de tous ! Je dis simplement que certaine personnes ont le physique pour faire la figuration et d'autres pour être sur le devant de la scène ! Et je m'estime être assez doué pour avoir ce genre d'opportunité ! .. Je suis de ton avis, oui. Une série télé' est le meilleur moyen de peaufiner son jeu et de faire évoluer un personnage, ainsi qu'un avantage d'avoir toujours quelque chose entre deux films, bien qu'espérant pouvoir entrer dans la danse rapidement.

Je n'aimais pas attendre et j'avais l'impression qu'une fois encore, Allen me traitait comme un gamin inexpérimenté... J'aurais rêvé de passer un casting comme celui de Beverly Hills, peut-être que si mon cher compagnon se décidait à me laisser ma chance, je pourrais me lancer. S'il lui fallait une gâterie pour cela, j'étais prêt à le faire également. Tout du moment que j'arrivais à percer dans ce monde !! Pourri ? Mouais... C'était l'envers du décors, comme on dit. On ne pouvait pas tous sauver des baleines.
Celui qui s'était à présent mit la peau de mon agent, changeant nos rapports d'un seul coup, me demanda le plus sérieusement du monde des choses concernant mon CV. Ne l'avait-il pas lu ou était-il trop occupé par le reste de ma personne pour se soucier de mon expérience ? Je décidais de ne rien dire sur ce sujet là, et de tout bêtement répondre à la question.

- Tout comme DiCaprio, j'ai commencé par des spots publicitaires, d'abord dans le Montana, et ensuite j'ai fait deux pubs à New York et quelques unes ici. Et c'est sur une figuration dans un clip qu'on m'a donné tes coordonnées, si tu te souviens de nos premiers échanges. Il devait se souvenir de ce jour aussi bien que moi, étant donné que tout avait été soigneusement orchestré pour que la rencontre soit naturelle et bénéfique. Si tu veux tout savoir, j'en suis au stade où j'attends mon « Titanic » pour gravir les marches tu vois le genre ?

Je haussais les sourcils pour lui faire comprendre ma pointe d'agacement sur ce paquebot qui ne venait pas à moi. Je parlais un peu trop de DiCaprio ? Il était mon modèle, dans sa carrière tout était parfait et aujourd'hui le voilà à bosser sur de plus en plus de films de Scorcèze, alors qu'il a débuté sa carrière par une publicité débile pour les gosses. C'était prometteur !

- Tu sais, Allen.. commençais-je en baissant les yeux sur ma bouteille, concentré. je sais que tu as plein de gens à gérer, mais j'ai l'impression que tu ne me fais pas assez confiance pour me laisser essayer. Je n'sais pas si ça vient du domaine public ou privé, mais je troue ça fortement réducteur, tu comprends, c'est mon rêve de devenir acteur ! Et je sais que j'ai du talent !

Je relevais les yeux vers lui en parlant de mon rêve. Il ne l'ignorait pas. Il savait combien cela comptait, peu importe que je doive y passer ma vie, je réussirais, j'étais déterminé. Et j'avais touché un point là, j'attendais en prenant une longue gorgée d'eau, qu'il m'explique le fond de sa pensée. Peut-être cela déboucherait-il sur un plus gros contrat et une bonne entente à la maison !

Spoiler:

Je connais son discours. Ils sont tellement nombreux à vouloir percer. La comédie ça fait rêver, et Hollywood est la ville où on vous en vend le plus. Tout tourne autour du cinéma et on fait croire à qui veut bien l'entendre que si on travaille dur on arrivera toujours à percer. Cependant je sais ce qu'il en est. Je côtoie ce milieu depuis beaucoup trop longtemps pour me faire des illusions. Si il y avait de rôles pour tout le monde ça se saurait... Or à moins d'être le « fils de » ou « l'ami de » se faire remarquer relève de l'impossible. Je tais une fois de plus mes pensées qui lui casseraient ses rêves en quelques secondes. Je sens que j'ai le pouvoir de faire quelques chose mais je ne suis pas sur d'en avoir envie. Mes sentiments envers Keith ont toujours été très très emmêles et compliqués. A vrai dire je ne suis pas sur de l'avoir beaucoup apprécié en temps que personne. Il est beaucoup trop jeune et nous n'avons aucunes valeurs communes. Cependant il était là pour me tenir chaud le soir et je ne peux pas lui enlever l'attirance physique que j'ai lorsque je le voix.

- Tu devrais savoir comment je fonctionne depuis le temps. Ma confiance tu l'oublies, je ne la donne à personne, surtout pas aux mecs. Je fais une pause, j'en ai dit beaucoup trop mais c'est trop tard. Cela dit j'ai des intuitions et des envies. Tu es l'une de mes envies, et si tu es resté c'est uniquement pour cette raison. Quand à mon intuition elle me dit que tu es vraiment un bon acteur, comme des millions d'autres dans cette ville...

Je commence à me ronger les peaux autour des ongles, il est là en face de moi et il ne s'attend surement as à ce que je le confronte à un choix aussi décisif pour lui. A vrai dire moi non plus je ne m'y attendais pas en rentrant, mais je souhaite mettre un terme à la situation qui met Jamie dans tous ses états depuis quelques temps. Je ne suis pas sure qu'elle voit d'un bon œil le fait que nous prenions Keith en temps que client, mais elle tout ce qu'elle veut c'est que je ne souffre pas, et là vu que je contrôle la situation tout devrait marcher comme sur des roulettes.

- Je te propose un truc. Nous avons un nouvel agent qui vient d'intégrer l'agence. Elle s'appelle Julia, elle est sortie major de sa promo et il paraît qu'elle a la dent dure. Je peux lui demander de te représenter et vu que je suis son boss et qu'elle ne voudra pas me contrarier, elle deviendra ton agent.

Je le laisse digérer l'information. Je passe sous silence que la Julia en question est une bombe atomique de 27 ans avec des faux seins gonflés à l'hélium et des mèches bondes platines.

- Par contre, si je fais ça, nous allons avoir un petit problème. J'ai pour principe de ne pas mélanger le cul et le business, donc si tu te présentes à l'agence demain matin, ça sera après avoir viré tout ton bordel de la maison.

J'essaye de me montrer le plus neutre possible afin de l'inciter à prendre la décision que j'ai envie qu'il prenne.

- Je suis désolé Keith mais toi comme moi, on savait que ça ne durerait pas et il semblerait que ça soir l'occasion rêvée pour mettre fin à... ça.

Spoiler:

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