Le soleil se faufilait entre mes volets pour me réveiller doucement et humainement. La vie m’avait accordé un repos puisque mon très cher mari s’était absenté pour un voyage d’affaires. L’appartement vide de toutes engueulades m’apaisait, pourtant en vue de la belle journée qui s’annonçait, j’avais comme projet de m’installer sur mon ordinateur et taper un article sur un sujet qui me tenait à cœur. Surtout dû au fait que j’avais longtemps habité en France.
Après avoir enfilé ma robe de chambre et glissé mes petits pieds dans mes chaussons, je me dirigeai vers mon âme, ma vie, ma cafetière. Une bonne tasse de café sur la terrasse de mon appartement profitant des rayons du soleil caressant mon visage et reflétant mes reflets de ma longue chevelure brune que j’avais décidé de ne pas lisser…

Le petit déjeuner prit, je me jetai dans mon canapé avec mon ordinateur portable sur les jambes, j’étudiais la mise en page de mon article quand je tombai sur des photos d’Adriel et moi à Los Angeles. Le cœur serré, je pouvais pourtant m’empêcher de regarder ces photos. Je m’infligeais toutes les douleurs possible juste au regard de ses photos. Je l’avais quitté croyant que Matthis me rendrait plus heureuse et quand je fais le point aujourd’hui c’est loin d’être le cas, il me retient captive près de lui sans me laisser la moindre chance de refaire ma vie…

Je décidai donc de refermer mon ordinateur qui était la cause d’un tel submergement d’émotions. En retournant près de ma terrasse, je repensais à la journée où j’ai voulu aller voir Adriel la dernière fois. Il avait l’air heureux avec cette femme blonde à ces côtés… Je n’avais osé aller le voir depuis notre dernière discussion, si on peut appeler cela une discussion, il m’avait envoyé balader sans vouloir m’écouter et moi je résidais impuissante face à lui car je savais que je ne pouvais lui en vouloir…

En y réfléchissant, je voulais absolument lui parler, lui expliquer. La journée avait l’air plutôt belle, peut-être que la météo m’aiderait à convaincre Adriel d’au moins m’écouter. D’un pas décidé, je pris une longue robe blanche, me maquilla, tout en laissant mes cheveux dans l’état dans lequel ils étaient… Je saisis mon sac et mon téléphone posé sur la table basse et me mit en quête du premier taxi qui passerait par Bel Air pour aller à Burbank. Quelle folie me possédait ? Celle de l’amour sûrement.

Le trajet fût long et épouvantable. Une fois arrivé devant les portes du magasin où travaillait Adriel, j’étais partagée entre l’excitation et la panique. Me parlerait-il ? Me donnerait-il un moyen de m’expliquer ? Est-il trop tard ? M’avait il oublié ? N’étais-je qu’une ex copine maintenant ?
J’avança vers les portes électroniques qui me laissèrent passer sans aucun soucis, mais je ne sais si c’était une impression ou non, les yeux de quelques employés se posèrent sur moi. Cela me mit mal à l’aise mais ne m’empêchait pas de marcher à travers le magasin en quête d’Adriel. A croire qu’il jouait à cache-cache, ce qui serait parfaitement son type d’ailleurs. J’avançais vers un jeune homme qui me semblait nouveau ici et ne connaitrait pas mon histoire avec Adriel

« Excusez moi, je cherche un vendeur du nom d’Adriel, vous pouvez m’indiquer où je peux le trouver ? »

Il me regarda et comme à mon habitude, j’usais de mon sourire pour obtenir les informations que je souhaitais avoir (déformation professionnelle). Après un long sourire, il m’offrit la réponse que j’attendais…

« Je crois qu’il se trouve dans le rayon des ordinateurs… »

« Je vous remercie… »

Une fois ma réponse obtenue, je me dirigeais vers le rayon des ordinateurs et en effet, je le trouvai là, en train d’admirer chaque ordinateur comme un enfant dans un magasin de jouets. Je ne pus m’empêcher de sourire malgré la boule au ventre et le mal-être que je ressentais. Il était encore plus beau que dans mes souvenirs et sur les photos que je regardais sans cesse au point de me faire pleurer de la sottise que j’avais fait, il y a trois années de cela…

« Salut Adriel, comment vas-tu ? »

Le sourire aux lèvres en pensant que cela aller m’aider à vaincre le fait que je ne m’attendais pas une réponse de sa part et que j’étais pratiquement sûr qu’il allait m’envoyer balader… Le cœur a ses raisons, que la raison ignore, merci pour le proverbe…