- Putain, putain putain, mais connard tu bouges ta grosse caisse de merde ! Putain !

Je crois que je vais réellement péter un câble Ces putains de bouchons sur le périph ne suffisent plus voilà que les feux de mettent à nous jouer des sales tours. Le pire c'est que je ne suis plus qu'à un kilomètre de ma destination et voilà que ce qui ressemble à une pane de courant arrive comme un cheveux sur la soupe. Je crois qu'au delà des conséquence que cela peut avoir sur mon retard à cette réception plutôt insignifiante, le fait de voir mes plans changer au dernier moment à cause de quelque chose que je ne contrôle pas me rend fou. Je ne supporte pas de pouvoir appuyer sur l'accélérateur sans que cela ait une influence. Je décide de couper le moteur et de reprendre les rennes. Cette voiture de location que j'ai n'a pas vraiment de valeur, et puis vu le bordel que c'est ici, je la retrouverai surement lorsque je reviendrai. Pas plus préoccupé que cela je claque la porte et appuie sur le bouton qui permet de verrouiller les portes. Autour de moi les klaxons et les sonneries de téléphone résonnent. Je me demande si la panne de courant touche plus que notre quartier. J'espère qu'elle n'a pas désactivé l'alarme de la villa, j'ai vu un reportage un jour sur les cambriolages lors des pannes de courant. Je doute que bel air soit touché, ou si c'est le cas, un putain de groupe électrogène doit surement prendre le relai. Il faut bien qu'on ait quelques avantages à être riches. Je m'apprête à partir d'un bon pas en direction des studios de la chaine NBC quand je sens une pression contre mon épaule. Je n'ai pas de pressentiment particulier à part le fait que je suis à cran et fortement irritable. Une petite jeune femme me toise d'un regard plein de reproche. Je fronce les sourcils en découvrant à quel point son regard dur peut contraster avec son visage de poupée de cire. Ses longs cils bruns et sa peau d'ébène ont du en faire tomber plus d'une et mon âme d'hétéro tente une percée.

- Il y a un problème mademoiselle, dis sur un ton avennant.

Des feuilles éparpillées sur le siège à côté, des crayons à papier, des photos. Tout mon article était balancé en désordre car j’étais en retard, il fallait que je présente cet article à ma chef avant 10h ce matin. Mon poste affichait 9h15, heureusement il me restait 45 minutes pour franchir les embouteillages de Los Angeles. J’écoutais Radio 4, c’était ma détente avant d’aller me stresser au travail. Tout d’un coup les voitures s’arrêtent, klaxonnent, les personnes hurlent et parvient à me faire face à la situation. Les feux de signalisation sont éteints, plus aucunes voitures n’avancent…

Je regarde tout autour de moi, plus aucunes lumières, les immeubles sont éteints. Une panne de courant… Je soupire dans ma voiture, malheureusement, les pannes de courant sont très fréquentes à Los Angeles. La seule arme que nous possédons maintenant, la patience. Attendre que la situation se débloque, j’en profite pour remettre mes feuilles dans l’ordre pour que quand j’arrive, l’article soit dans l’ordre. Puis, m’arme de mon téléphone pour dire à ma secrétaire que je serais en retard à cause de la panne de courant. Chanceuse ? Certainement, ma chef est en retard, elle aussi, surement coincée dans les embouteillages aussi. Alors que j’observais le magnifique paysage, magnifique est bien sûr ironique. Je vois la personne qui était dans la voiture en face de moi, abandonné son véhicule pour faire le chemin à pied.

Il ne manque pas de toupet, on est tous dans la même galère et il se permet de sortir de son véhicule pour arpenter Los Angeles à pied et ne s’empêchant pas de bloquer toute la circulation. Je sens mes nerfs bouillonnés, mes sourcils se fronçaient, j’ai envie de lui hurler dessus qu’il est le premier des abrutis. Mais je me calme, me pose. Je ne peux m’énerver en public car n’importe qui pourrait me poser des soucis en disant que je suis une journaliste exécrable… Le pire dans l’histoire, c’est qu’il ose me demander si j’ai un problème. Je descends de mon véhicule pour m’expliquer avec ce drôle d’individu…

« Oui Monsieur, je suis dans la même situation que vous. J’ai un rendez-vous avec mon patron dans quelques minutes et je suis bloquée dans cet embouteillage, mais je ne permets pas d’abandonner mon véhicule pour rejoindre mon rendez-vous. Et moi, au moins, je ne suis pas égoïste, je pense aux autres personnes qui m’entourent ! »

Je n’avais pas mâché mes mots envers cet individu mais il faut dire qu’il était horrible et m’énervait profondément. Alors il méritait chaque parole blessante sortant de ma bouche…